Après un an à vivre au maximum zéro-déchet chez moi, j’ai pris quelques bons réflexes. Faire mes achats dans les boutiques de vrac avec des sachets réutilisables, des boîtes hermétiques, manger local pour réduire mon emprunte carbone, composter les déchets alimentaires… Ces gestes ont été mis à rude épreuve lors de ma semaine de vacances en famille. Loin de mon appartement et des adresses toulousaines qui me facilitent la tâche, j’ai tenté de vivre des vacances zéro-déchet au bord de l’océan, à Soustons.
« Chaque année, huit millions de tonnes de déchets finissent dans la plus grande poubelle des sociétés modernes : l’océan. » Cette phrase choc de la fondation Surfrider, qui protège les littoraux et océans, m’a fait prendre conscience de ma responsabilité de citoyenne et consommatrice. Pour ne plus participer à l’intoxication des animaux marins par le plastique, un premier levier d’action s’offrait à moi : devenir zéro-déchet – à la maison comme en vacances. Je me suis rendue compte, pendant cette semaine à Soustons, dans les Landes, que ne plus produire de déchet non compostable ni recyclable est une gymnastique quotidienne plus compliquée lorsqu’on n’a pas de boutique de vrac près de chez soi.
Des vacances, ça se prépare, mais des vacances zéro-déchet, ça se prépare dans les détails. Problème : je ne pars pas seule, et il faudra composer avec les habitudes des autres… Pour mettre toutes les chances de mon côté, je m’aide de la fiche diffusée par le groupe Zero Waste Toulouse sur sa page Facebook et dresse avant mon départ la liste des indispensables pour un voyage zéro-déchet : des boîtes hermétiques, une gourde par personne, des sacs en tissu, du savon de Marseille pour faire la lessive, me brosser les dents et me laver… Les boîtes peuvent paraître un peu encombrantes, mais sont très efficaces pour acheter viandes et fromages sans l’emballage plastifié.
L’été, nous avons l’habitude d’aller dans une maison de famille où il n’y a pas de composteur. Or, les déchets organiques constituent un tiers de notre poubelle ! Deux solutions se présentaient alors à nous : soit la mairie de Soustons offrait un bac à compost gratuitement, soit il fallait en acheter un. Une fois en main, nous l’avons installé dans un coin du jardin, suffisamment éloigné de la maison pour ne pas profiter des odeurs de putréfaction. On s’est également renseignés sur les possibilités de recyclage dans notre commune d’accueil en allant sur son site internet, où l’on trouve le « guide pratique des déchets sur la côte sud des Landes ». Finalement, rien de compliqué, on garde les mêmes habitudes qu’à la maison.
En été, on prend le temps de lire, de flâner et de fabriquer nos propres produits d’entretien ! Pour cela, on s’est équipés des ingrédients basiques et indispensables dans une maison zéro-déchet : du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude, du savon de Marseille, du percarbonate, des cristaux de soude, etc. Grâce au livre « Labo zéro conso » de Marie-France Farré, mon compagnon se met en cuisine avec sa nièce de huit ans pour élaborer un spray multi-usage, de la lessive et une poudre pour lave-vaisselle en trois ingrédients. Ils ont passé vingt minutes à jouer aux petits chimistes, à rigoler tout en préparant des produits d’entretien hyper efficaces et économiques.
Les courses alimentaires sont la principale source de déchets. Pour éviter les emballages superficiels, la vente en direct est la meilleure solution. Sur le marché, je n’ai jamais essuyé de refus de la part d’un producteur en tendant ma boîte hermétique pour y glisser du fromage ou des grillades. C’est toujours un peu étrange de se comporter aussi différemment des autres acheteurs. Mais je prends le temps d’expliquer le sens de ma démarche, ce qui permet de la faire accepter auprès des vendeurs, qui sont eux-mêmes contents de participer à la réduction des déchets. Grâce à cela, ma poubelle a considérablement réduit de taille, on n’y trouve plus que quelques poches plastiques difficilement évitables : mon pari a presque été rempli ! Lucie Paimblanc
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