Depuis juillet, l’Institut du sein Grand Toulouse accompagne les femmes atteintes du cancer du sein tout au long de leur parcours « pour que le retour à la vie normale puisse se faire dans les meilleures conditions ».
©Franck Alix/JT
« La souffrance persiste chez les femmes malgré une bonne prise en charge médicale. Lorsqu’on leur découvre le cancer, elles se retrouvent plongées dans l’inconnu, perdues, et notre aide ne suffit pas », déplore Gaëlle Jimenez, radiothérapeute et présidente de l’Institut du sein Gand Toulouse. C’est de ce constat qu’est né ce dispositif. Il prend exemple sur celui déjà en place à Montpellier depuis plusieurs années, mais à plus grande échelle puisque sept établissements sont partie prenante : les cliniques d’Occitanie à Muret, des Cèdres à Cornebarrieu, de l’Union, Pasteur, Rive Gauche, Ambroise-Paré et Croix du Sud. « Plus qu’un lieu unique, c’est un réseau d’espaces dédiés dans chacun des établissements partenaires », insiste Gaëlle Jimenez.
L’idée émerge de plusieurs médecins impliqués dans la lutte contre le cancer du sein. L’objectif est de « rassembler l’ensemble des compétences dont une patiente a besoin, et d’anticiper les faiblesses auxquelles elle pourrait faire face durant sa période de soin », dixit la présidente. Pour ce faire, une coordinatrice suit chaque patiente dès le début de sa prise en charge ainsi que dans l’après-cancer si elle le souhaite. Cette interlocutrice lui propose un rendez-vous au sein de la clinique où elle sera opérée, et lui permet l’accès à divers soins et supports. « La coordinatrice la met aussi en relation avec une assistante sociale, un kinésithérapeute, un psychologue ou encore un nutritionniste pour que le retour à la vie normale puisse se faire dans les meilleures conditions », détaille la radiothérapeute.
« Anticiper les faiblesses auxquelles la patiente pourrait faire face durant sa période de soin »
Trois coordinatrices de parcours ont été embauchées au mois de mai et ont pu accueillir dès juillet les premières patientes. « Nous n’avions pas de critères en termes de diplôme et d’expérience, il nous fallait des personnes avec une forte empathie ainsi qu’une facilité pour rassurer », souligne Gaëlle Jimenez.
Pour l’instant, une cinquantaine de spécialistes en lien avec la problématique du cancer du sein sont membres de l’institut et communiquent avec des professionnels de ville (médecins généralistes, ostéopathes, gynécologues, acupuncteurs, infirmiers…). « L’association a aussi prévu de les intégrer à la gouvernance s’ils souhaitent nous rejoindre », précise la présidente. Toutes ces professions permettront aux coordinatrices de proposer un suivi personnalisé aux femmes atteintes, selon leur vie professionnelle et familiale. Les patientes pourront accéder, via une plateforme appelée INU, à leur parcours médical, à leurs rendez-vous ainsi qu’aux coordonnées des spécialistes qui les suivent ou lui sont recommandés. Cet accompagnement est totalement gratuit. « Les patientes adhèrent à l’association mais ne cotisent pas. Ce sont les cliniques et les médecins qui financeront les salaires des trois coordinatrices », rappelle la présidente. « À l’heure actuelle, une soixantaine de femmes ont été prises en charge. « À terme, on envisage d’en accueillir entre 900 et 1 000 par an », conclut Gaëlle Jimenez.
Pauline Vilchez
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