Épuisés par les conditions de vie qu’ils subissent depuis plusieurs mois, les résidents du bâtiment A de la cité universitaire de Toulouse 1 Capitole se sont réunis jeudi 4 avril pour faire entendre leur voix. Le nombre de cafards et de punaises de lit ne diminue pas. Le Crous affirme de son côté qu’il répond au signalement de chaque étudiant.
Cafards, punaises de lit et moisissure sont devenus le quotidien des occupants du bâtiment A de la cité universitaire de l’université Toulouse 1 Capitole. C’est en tout cas ce que dénonce depuis plusieurs mois un collectif étudiant. « Des résidents nous ont alertés sur la situation en septembre dernier. D’après les témoignages, le problème date d’il y a plus de cinq ans ! » s’indigne Antoine Bertrand, animateur des Jeunes insoumis de Toulouse. Mais ce n’est pas tout : « Nous apprenons aujourd’hui qu’il pourrait y avoir de l’amiante dans les murs », indique-t-il. Une affaire à suivre de près.
Le problème d’insalubrité n’est donc pas nouveau, et malgré l’intervention du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) en décembre dernier, la situation semble même empirer. « Ils sont venus désinsectiser le bâtiment pendant trois jours, mais le traitement n’a pas vraiment eu l’effet escompté », ironise Youri, résident du bâtiment A. « J’en croise encore plus qu’avant ! » Adam, arrivé il y a six mois, a également eu la chance de côtoyer ces drôles d’habitants : « Des cafards ? J’en tue cinq ou six tous les matins. » Le Crous assure de son côté que « les bâtiments sont traités contre les nuisibles deux fois par an et que, lorsqu’un étudiant signale un problème, sa chambre est nettoyée de fond en combles ». « Il s’agit du même protocole sur l’ensemble de nos établissements »; explique la direction.
Le bâtiment A de la cité universitaire de l’Arsenal est le dernier de la ville à être doté d’une cuisine et de sanitaires communs. « Cela peut sans doute expliquer le problème d’invasion. C’est vrai que la cuisine se retrouvait souvent en sale état », décrit Julie, une ancienne résidente. Un témoignage qui n’étonne pas du tout Hélène Franc, la responsable de la communication du Crous : « Notre personnel d’entretien œuvre au quotidien pour rendre les parties communes le plus propre possible mais il doit parfois faire face à des cas difficiles d’incivilités. » Au mois de juillet prochain, l’immeuble sera entièrement déconstruit pour laisser place à des logements mieux adaptés, à l’image de ses voisins.
Mais le problème ne semble pas inhérent au bâtiment A de l’Arsenal. « Une de mes amies de l’université du Mirail a également vu des cafards dans le couloir de sa résidence étudiante », explique Sarah, locataire du bâtiment C de la faculté de droit. Une situation qui n’est pas non plus étrangère à Thomas, qui vit dans l’une des chambres du Tripode A de l’université Paul Sabatier : « J’ai été envahi de punaises de lit l’année dernière. Heureusement, le Crous a été plutôt efficace et une équipe est venue désinsectiser ma chambre. »
De son côté, le collectif étudiant des résidents de la cité universitaire ne compte pas cesser les actions. Il devrait d’ailleurs se réunir dans les jours qui viennent pour réclamer de nouveau un entretien avec la direction du Crous. Antoine Bertrand insiste : « Il faut ouvrir les yeux à un maximum de personnes sur la situation épouvantable et le manque de considération que doivent subir les étudiants. »
Hugo Bernabeu
Commentaires