COHÉRENCE – Ouvert depuis deux mois aux Carmes, le café L’Anartiste veut redonner ses lettres de noblesse au bistrot. Il rapproche ainsi citadins et producteurs autour d’une sélection exigeante de produits naturels et, si possible, locaux.
©Franck Alix/JTPousser la porte de l’Anartiste, c’est un peu comme rendre visite à des amis. Ce nouveau café situé à quelques encablures de l’église de la Dalbade a des airs de salon familial décoré avec attention. Des tables et chaises dépareillées et de confortables fauteuils invitent à une pause, prendre du temps pour piocher dans la collection de livres, de revues et de journaux. La caisse remplie de jeux indique que les enfants sont les bienvenus. «J’ai deux enfants et, à Toulouse, les bars où les familles trouvent leur compte sont rares», explique Bruno Salviac, le fondateur du lieu.
Ce matin-là, il s’active derrière le grand bar en inox pour préparer des cafés. Mais pas n’importe quel petit noir: en grain équitable, biologique en provenance de la brûlerie des Filatiers et moulu sur place pour en révéler les arômes. À L’Anartiste, tous les produits sont ainsi choisis et préparés avec soin. «L’idée est d’être haut de gamme sans être élitiste. J’ai la même exigence que pour ce que je consomme moi-même. Tout est naturel et local dans la mesure du possible, jusqu’aux produits ménagers», indique le gérant.
Les vins sont, par exemple, tous nature avec très peu de sulfites ajoutés. «30 mg de souffre par litre à la mise en bouteille» précise-t-il. Whisky artisanal, bières biologiques Zithum ou Karland, distillés et brassés dans le Tarn, gin et absinthe bio venant de Rennes : Bruno Salviac, semble avoir une histoire à raconter pour chaque produit inscrit à la carte. Une philosophie qui se décline dans le slogan du bar “Simplement, naturellement, heureusement”, et dans le contenu des assiettes. Le menu du déjeuner change tous les jours, au gré des saisons. Et pour combler les petits creux, des planches de fromages et charcuteries de porc et de bœuf, du Tarn toujours, mais aussi des croque-monsieur sont proposés à l’heure de l’apéritif.
Au final, la note est un peu plus élevée que dans un bar classique. Mais Bruno Salviac assume. «Il est à mon sens important que les loisirs des citadins ne se fassent pas au détriment des producteurs. Par exemple, le lait bio est autour de 2 euros le litre car il vient d’une coopérative qui s’engage à rémunérer correctement les éleveurs», explique celui qui est lui-même fils d’agriculteur.
Prochaine étape, animer le bar de concours de belote. «Mais nous devons d’abord nous roder dans l’organisation» explique Bruno Salviac déjà satisfait d’en être arrivé là et de voir se réaliser «son rêve de gosse».
Infos pratiques :
©Kevin Figuier/JTOuvert du jeudi au lundi de 8h30 à 21h30 et le week-end de 9h30 à 21h30
lanartiste.org
Tarifs :
Café : 1.80 euro
Midi : plat, dessert, café : 13 euros
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