TRANSPORTS. Près de 20 000 personnes ont participé au débat public sur le projet de transport. Selon la commission d’enquête publique, les Toulousains l’accepteraient à certaines conditions.
Par Enri Ramousset
©sarah-thuault-ney«Je n’arrive pas à poser des questions sur votre site !» À quelques heures de la dernière réunion publique sur le projet de 3e ligne de métro, qui s’est tenue le 17 décembre, un jeune Toulousain cherche encore assistance dans les locaux de la Commission nationale du débat public (CNDP). «Dépêchez-vous, ce soir on ferme !» lui répond en plaisantant Jacques Archimbaud, le responsable de la consultation. Depuis le lancement du débat, 290 questions ont été posées sur le site de la CNDP qui a enregistré 20 000 visites uniques. La Commission tablait sur la participation de 10 000 personnes. C’est le double qui a été impliqué depuis octobre. Au total, 5 000 questionnaires ont été remplis, 4 000 passants ont été informés lors de points d’information mobiles, 3 000 personnes ont assisté aux rencontres publiques, 30 experts ont été auditionnés et 800 avis et 62 contributions d’associations et d’institutions ont été recueillis.
« Un métro reliant les zones d’emplois paraît pertinent s’il est relié aux gares TER et que ceux-ci sont cadencés »
«Après Paris, c’est sans doute le plus important dispositif de concertation en France», se satisfait Jacques Archimbaud. «Cela montre que Toulouse est une ville où les gens aiment parler des sujets de mobilité. Les débats ont été virils mais corrects. Pas tendus, mais ça pourrait le devenir si c’est mal géré ensuite. Il n’y a pas eu d’interférence manifeste avec les jeux politiciens. On a ressenti une fatigue des citoyens pour les promesses non-tenues et pour les incohérences de gouvernance.»
Face aux problèmes de thrombose des transports aux heures de pointe, la CNDP relève que 75 % des personnes interrogées sont favorables à la 3e ligne. Ce feu vert des Toulousains n’est cependant pas un blanc-seing. «Un métro reliant les zones d’emplois paraît pertinent s’il est relié aux gares TER et que ceux-ci sont cadencés», expose Jacques Archimbaud. «Des réponses doivent être apportées à ceux qui ont l’impression d’être laissés-pour-compte par ce projet. Il y a un sentiment de déséquilibre important, notamment du côté de l’Union et Tournefeuille.» Enfin, certains souhaitent corriger le tracé pour qu’il desserve des zones densément peuplées.
Le 15 février, la CNDP remettra le compte-rendu de la consultation et transmettra ses remarques au maître d’ouvrage, le Syndicat mixte des transports en commun toulousains (SMTC-Tisséo). Celui-ci disposera alors d’un délai de 15 jours pour répondre aux interrogations des Toulousains. Et de trois mois pour prendre en compte lesrecommandations de la CNDP. La mise en service de la 3e ligne est prévue en 2024.
La rédaction
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