Avec la fermeture des établissements scolaires pendant trois semaines, Emmanuel Macron a annoncé la poursuite des cours, à distance, du 6 au 9 avril. Les associations de parents d’élèves et syndicats d’enseignants s’inquiètent de leur mise en place, en particulier pour les classes de primaire et maternelle.
Nombreux sont les parents qui ne gardent pas un bon souvenir de l’école à la maison telle qu’elle avait été mise en place durant le premier confinement. Ils vont devoir de nouveau s’y atteler, du mardi 6 au vendredi 9 avril prochain, tel que l’a annoncé Emmanuel Macron ce mercredi. Avant deux semaines de vacances pour tous les élèves du territoire, les cours se dérouleront en effet en distanciel la semaine prochaine. Les lycéens y sont désormais habitués et la continuité pédagogique au collège devrait être assurée par des sessions en vidéoconférence…
Il n’en va pas de même chez les plus jeunes, pour lesquels les échanges numériques avaient été limités, lors du premier confinement, à l’envoi aux parents de documents en pdf. Aujourd’hui, en attendant les consignes de l’Académie, « les enseignants font comme ils peuvent, ils bricolent », rapporte Franck Calmels, secrétaire du syndicat Se-Unsa en Haute-Garonne. Lui-même enseignant en maternelle, il prépare un petit livret d’activités pédagogiques qu’il distribuera, demain, aux parents. Et déplore un manque d’anticipation des autorités publiques. « On nous laisse 24 heures pour nous organiser. Alors que les outils à notre disposition n’ont pas évolué depuis le printemps et qu’il n’y a pas les moyens humains nécessaires ». Il confie : « Je reste circonspect sur ce que pourront faire les parents durant ces trois jours et demi de cours ». De là à se demander s’il ne fallait pas plutôt rallonger les vacances d’une semaine, il n’y a qu’un pas.
L’incertitude est identique pour Aké-Hervé Adjoualé, le président de la Fédération des conseils de parents d’élèves en Haute-Garonne (FCPE 31) : « L’école à la maison, ce n’est pas l’école. Nous ne sommes pas des enseignants, cela nécessite une qualification spécifique. C’est un vrai défi d’apprendre à lire et à écrire à un enfant ». L’homme se souvient de parents n’ayant pas pu bénéficier du dispositif d’activité partielle, lors du premier confinement et craint que « beaucoup doivent se contenter de faire garderie et de mettre leurs enfants devant la télé, pendant qu’ils télétravailleront ». Il constate aussi de profondes disparités entre les élèves, en termes d’équipements personnels et de confort de vie. Les élèves de primaire et de maternelle retourneront à l’école le 26 avril, ceux du secondaire seront en distanciel une semaine de plus et ne rentreront que le 3 mai.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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