Le 30 septembre marquera la fin définitive de la mission spatiale Rosetta. Philippe Gaudon, le chef du projet au Cnes, a accueilli avec fierté les tout derniers clichés qui ont permis de localiser précisément le petit robot Philae sur la comète Tchouri.
Apothéose «C’est la cerise sur le gâteau», se félicite Philippe Gaudon. Le chef de la mission Rosetta pour le compte du Cnes, l’agence spatiale française, a appris que l’on avait retrouvé le petit robot Philae sur la comète Tchouri ce lundi, à son retour de congés : «Nous essayions de photographier cette zone depuis des mois. Cela valide tous nos calculs et va permettre d’affiner les analyses des relevés de Philae.»
Épilogue Les dernières photos du robot arrivent à point nommé. Le 30 septembre, la sonde Rosetta se posera à son tour sur la comète. Signifiant la fin définitive de la mission mais aussi de quinze années de travail pour Philippe Gaudon, arrivé sur le projet en 2001 avant d’en prendre la tête en 2004. «La mission se prêtait à ce qu’on l’abandonne petit à petit», relativise l’astrophysicien.
Exploit De cette aventure, il retient notamment le travail acharné de son équipe de vingt personnes à Toulouse. Mais aussi ce 12 novembre 2014, date de «l’exploit». Celui d’avoir réussi pour la première fois à poser un appareil sur une comète, même si des dysfonctionnements ont compliqué l’atterrissage de Philae. «Il y a évidemment quelques petits regrets mais c’est un succès à 80 % pour Philae et 120 % pour Rosetta», assure-t-il.
Vocation Avant de s’investir dans ce projet par passion pour l’exploration planétaire, Philippe Gaudon a d’abord collaboré pendant treize ans à Hélios, le programme d’observation de la Terre. Le tout après un parcours atypique qui a vu ce Creusois d’origine, fils d’enseignants, suivre un cursus universitaire là où la plupart des ingénieurs passent par les grandes écoles.
Odyssée Philippe Gaudon est désormais chargé de préparer les futurs programmes du Cnes. Selon lui, les fortes médiatisations de Rosetta et du rover Curiosity ont redonné au grand public le goût de la conquête spatiale. Espérant que les gouvernements suivront, il évoque déjà le fait de ramener un échantillon du sol martien sur Terre en 2030. Et même la venue de l’Homme sur la planète rouge en 2050.
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