Jeudi 25 avril, Emmanuel Macron s’est longuement exprimé pour présenter les mesures à venir à la suite du Grand débat national. Il a fixé un cap, laissant au gouvernement la charge de réfléchir à sa mise en œuvre. Qu’en pensent les élus haut-garonnais ?
Baisse du nombre de parlementaires, réduction de l’espace Schengen, suppression de l’école nationale d’administration (ENA)… Entre mesures sociales et fiscales, le président de la République a fait feu de tout bois dans son allocution, quitte à s’éloigner des revendications des Gilets jaunes à l’origine du Grand débat. Pourtant, Mickaël Nogal, député En Marche de la 4e circonscription de Haute-Garonne, estime l’exercice réussi. « On a entendu ce que les Français nous ont dit. La réindexation des retraites sur l’inflation répond à leurs attentes. Le minimum retraite à 1 000 euros est aussi une belle avancée. » Le jeune parlementaire assure par ailleurs que le gouvernement « est dans l’accélération de ce qui est son action depuis deux ans ».
Pour Pierre Cohen (Génération.s), Emmanuel Macron « poursuit une politique de droite libérale assumée ». « Je suis toujours étonné qu’il aille encore plus loin avec autant de mépris », poursuit-il. Si l’ancien maire de Toulouse reconnaît quelques annonces intéressantes « sur les retraites ou les services publics notamment », il déplore l’absence « d’une prise en compte des inégalités et de mesures sur l’écologie ». « Il y a eu des évolutions, mais le cœur du projet demeure de combattre les inégalités à la racine et de faire en sorte que le travail paye mieux », rétorque Mickaël Nogal, qui met en avant la baisse de l’impôt sur le revenu pour les classes moyennes évoquée par le chef de l’État.
De son côté, la présidente du parti Les Républicains en Haute-Garonne, Laurence Arribagé, se montre sceptique sur ce « retour en arrière ». « On ne peut pas être contre certaines mesures de pouvoir d’achat », reconnaît-elle, reprenant les annonces citées plus haut.
« Mais certaines sont prévues pour 2020, d’autres pour 2021… » Au-delà des délais de mise en œuvre, elle s’interroge surtout sur le coût de ces réformes : « Sachant qu’il a déjà budgété 10 milliards d’euros en décembre et que ces annonces sont estimées par les économistes autour de 8 milliards d’euros. Au total, cela représente près d’un point de PIB », souligne-t-elle. Emmanuel Macron a avancé la piste de la suppression de certaines niches fiscales des entreprises pour financer ces mesures, mais la représentante LR s’étonne qu’il soit revenu sur la diminution du nombre de fonctionnaires et que les 35 heures n’aient pas été remises en cause. « Il ne va pas au bout des choses. Ce sont les limites du “en même temps” », analyse Laurence Arribagé. « Ce sera tout l’objet des discussions de l’automne autour du budget. Il faudra trouver des équilibres entre l’endettement — avec des taux d’intérêt particulièrement bas aujourd’hui — et les économies à faire », conclut Mickaël Nogal.
Paul Périé
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires