Si les places y sont plus chères, les résidences privées ont l’avantage d’être à proximité des lieux d’étude et de proposer de nombreux services. Pour Philippe Campinchi, délégué général de l’Association interprofessionnelle des résidences services étudiants (Aires), elles sont une solution efficace pour désengorger le secteur.
Des offres tout compris. Parking, local à vélos, laverie, photocopieuse ou Internet gratuit vont de soi dans les résidences étudiantes privées, qui proposent aussi, pour la plupart, la location de linge ou de vaisselle, le prêt d’un fer à repasser ou d’un aspirateur, des salles de loisirs, de restauration ou de travail. Dans les plus confortables, parahôtelières, on trouve un service de petit-déjeuner, de ménage, une salle de sport, voire un sauna ou une piscine !
En général bien situés, à proximité des campus universitaires et des transports en commun, « ces immeubles collectifs sont également des lieux de rencontre. D’autant qu’ils accueillent souvent une grande proportion d’étudiants étrangers : il y a une vraie mixité entre pairs, très enrichissante », souligne Philippe Campinchi, délégué général de l’Association interprofessionnelle des résidences services étudiants (Aires). Détails qui ont leur importance, il n’y a pas de problème de voisinage et « le fait que les étudiants ne soient pas disséminés dans la ville simplifie la diffusion de message à leur intention, notamment de santé publique. »
Enfin, la vidéosurveillance ou le gardiennage garantissent aux parents un environnement sécurisé pour leurs enfants.
Selon l’expert, ces résidences permettent de désengorger un marché en saturation et d’assurer une certaine régulation urbaine : « Dans les villes qui n’en ont pas construit suffisamment, comme Grenoble ou Lille, certains quartiers sont littéralement squattés par les étudiants et les loyers flambent ! Ce n’est pas le cas à Nantes, qui est pourvue, à l’inverse, de nombreuses résidences. » La trentaine que compte Toulouse contribue à la classer régulièrement parmi les villes étudiantes les moins onéreuses du pays.
Studio, deux pièces, ou T3 pour des colocations, le loyer moyen en France y est estimé à 561 euros par mois, selon l’étude annuelle du site locservice.fr : « Des loyers qui sont encore trop élevés parce que les terrains sont toujours trop chers », se plaint Philippe Campinchi. Pour libérer de la place en ville et faire baisser la pression immobilière, il suggère de faciliter les procédures de reconversion des locaux professionnels, et de transformer en logement les bâtiments de bureaux vides.
Il imagine même d’exploiter une partie du patrimoine des établissements d’enseignement supérieur : « Avec l’évolution technologique et ses conséquences sur les méthodes d’apprentissage, il n’est pas sûr que dans une décennie, on ait encore besoin d’autant d’amphis dans les facultés. Certains locaux pourraient être réhabilités en habitations et les université toucheraient ainsi des loyers. »
Philippe Campinchi propose enfin de modifier le calendrier universitaire, pour que les résidences ne soient pas engorgées à la rentrée et à moitié vides à partir de février, quand commencent les stages : « C’est un casse-tête pour les gestionnaires et une mauvaise utilisation des locaux. Si, comme cela se fait dans certains pays asiatiques, il y avait deux rentrées universitaires à six mois d’intervalle, l’occupation des lieux serait optimale. »
À la tête d’une agence de conseil éponyme, Philippe Campinchi est délégué général de l’Association interprofessionnelle des résidences services étudiants (Aires) et coanimateur des Rendez-vous du logement étudiant (RDVLE). Au début des années 1990, il fut président du syndicat étudiant Unef-ID.
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