Avec le chassé-croisé des vacanciers et la météo des plages, l’appel des associations de protection animale est un incontournable de l’été. Abandonner son animal est en effet tristement banal. Pourtant, celui qui le fait n’est pas forcément un être horrible et cruel… Il est plus souvent désorganisé ou n’a simplement pas anticipé les contraintes de l’adoption. Alors que les solutions sont à portée de patte ! Cette semaine, le JT a flairé les pistes qui permettent de rester fidèles à nos amies les bêtes.
Chaque été en France, toutes les trois minutes, un animal est abandonné. Et comme chaque été, la SPA se mobilise : “Adoptez le geste qui sauve”, lit-on sur les affiches et la vidéo en ligne de la campagne 2018, sur laquelle un chien passe toute la saison attaché à un arbre. Nourrir, soigner, abriter, aimer… Telles sont les missions de la SPA qui recueille plus de 15 700 des 40 000 délaissés des vacances. « C’est en général la conséquence de séjours mal préparés. Pour des destinations où les animaux ne sont pas acceptés, lorsqu’il n’y a pas de solutions de garde ou qu’il n’y a plus de place dans les pensions, dont la réservation doit se faire longtemps à l’avance… Les propriétaires préfèrent parfois se séparer de leur animal plutôt que d’annuler leurs vacances », déplore Nathalie Agobe, responsable régionale Sud-Ouest de la SPA.
Certains le laisseront ainsi errer jusqu’à ce qu’il soit pris en charge par la municipalité, c’est-à-dire en fourrière ; les autres l’emmèneront directement dans un refuge : « On ne les juge pas, c’est déjà très compliqué pour eux de franchir notre seuil. Et puis il est important de ne pas nous fermer au dialogue, ne serait-ce que pour obtenir des informations sur les animaux recueillis », explique-t-elle. Le problème est d’autant plus aigü pour les chats. Leur période de reproduction tombant en été, cela quadruple alors leur population dans les refuges. Voilà pourquoi les associations recommandent de les stériliser dès que possible.
Si la saison estivale est la plus critique, le phénomène d’abandon se répète en réalité tout au long de l’année, remplissant entièrement les 63 refuges de la SPA ouverts en France. Depuis le 1er janvier dernier, 5 517 animaux délaissés ont été pris en charge par ses équipes, dont 2 937 chats et 2 580 chiens, les nouveaux animaux de compagnie n’étant pas comptabilisés dans les statistiques. Il s’agit souvent, pour les seconds, de problèmes comportementaux : « Des maîtres qui ne se sont pas adressés à un éducateur canin professionnel peuvent être complètement dépassés par la situation », précise Nathalie Agobe.
L’abandon d’un animal est puni de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende, mais la responsable de la SPA regrette qu’« aucun juge n’inflige de telle peine. » « La loi n’étant pas appliquée, on n’envisage même pas de la renforcer », soupire-t-elle. La directrice régionale se console devant la reconnaissance et l’inscription depuis 2015 des animaux dans le Code civil, où ils sont considérés comme des « êtres vivants doués de sensibilité » : « Une victoire qui prouve que notre société évolue sur ce sujet, petit à petit. »
Commentaires