Pour restaurer la confiance de la population envers les forces de l’ordre, d’anciens policiers à la retraite sillonnent les quartiers dits prioritaires en termes de sécurité, et font les intermédiaires. Ces délégués cohésion police-population, dont quatre dont affectés à Toulouse, multiplient les actions de terrain en rappelant régulièrement les rôles et missions de la police.
Expliquer les principales missions de la police à la population, tisser des liens avec les habitants et les acteurs locaux, restaurer la confiance des citoyens envers les forces de l’ordre telles sont les objectifs des délégués cohésion police-population. Ces réservistes, anciens policiers à la retraite, parviennent à instaurer un climat apaisé dans les quartiers dits prioritaires et à devenir leur interlocuteur privilégié en cas d’incidents d’ordre judiciaire.
« Depuis 2009, et la mise en place du plan Espoirs Banlieue, puis en 2012 et la création des Zones de sécurité prioritaire (ZSP), trois, puis quatre délégués cohésion police-population sillonnent les quartiers de Reynerie/Bellefontaine, Bagatelle, Empalot, puis les Izards », précise le Capitaine David Delattre, coordinateur du dispositif au sein de l’État major départemental.
Présents 10 à 15 jours par mois sur le terrain, ils assurent des permanences pour répondre aux attentes des habitants et s’en font le relais auprès de la police. « Une dame, dont le mari affirmait qu’elle n’avait pas de papiers, a sollicité un délégué pour violence conjugale. Son agresseur l’ayant menacé de dénonciation au service immigration si elle contactait la police, elle n’osait pas franchir la porte du commissariat. Après vérification par le délégué, elle était bien en règle et a pu déposer plainte », raconte le Capitaine de police. Via une relation de confiance établie suite à un long travail de terrain, la police n’est plus perçue comme unique force de répression mais aussi de protection.
Ils interviennent également aux côtés des associations locales et en milieu scolaire : « Nous avons mis en place une alternative aux conseils de discipline, en partenariat avec certains établissements comme le lycée Rive gauche ou Rosa Parks. Les délégués y font des rappels à la loi pour ne pas sanctionner systématiquement des élèves inconnus de nos services », explique le Capitaine Delattre. Là encore, pour désamorcer une situation conflictuelle sans opposer forces de l’ordre et citoyens.
Après neuf années de service, le dispositif semble fonctionner selon la Sécurité publique de Haute-Garonne. Il sera d’ailleurs intégré au futur déploiement de la police de sécurité du quotidien, annoncé par Emmanuel Macron.
Dossier “Police-citoyens : En quête de confiance” :
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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