URGENCE. Le bilan de santé de la médecine toulousaine est tombé : le pronostic vital est engagé. Deux généralistes toulousains sur trois sont à moins de 10 ans de la retraite. Face à ce diagnostic inquiétant, quels remèdes proposer pour lutter contre les déserts médicaux existants et à venir ? Dématérialiser les consultations, faciliter l’installation des praticiens, mettre en place de nouveaux types de structures ou encore organiser et former la relève. Le Journal Toulousain prescrit ses solutions sur ordonnance.
L’ex-région Midi-Pyrénées, l’une des mieux pourvues en matière médicale ? Oui… mais non. Selon les derniers chiffres connus de l’Agence régionale de santé, en 2013, le territoire comptait 122 médecins généralistes pour 100.000 habitants contre 108 en moyenne à l’échelle nationale. En revanche, l’institution anticipait déjà une baisse significative de la densité de médecins à l’horizon 2030 : – 22 %, soit le double du recul envisagé au niveau hexagonal. Une chute notamment due à l’âge des professionnels de santé, 46 % des généralistes ayant plus de 55 ans au moment où ces données ont été publiées.
Cependant, la plus grande inquiétude – que pointaient déjà les services de l’État – provient de la forte disparité entre les territoires. Ainsi, alors que la Haute-Garonne disposait de 146 médecins pour 100.000 habitants, le Lot n’en dénombrait que 51… Des inégalités que l’on retrouve toujours aujourd’hui. Y compris à l’échelle départementale, comme l’a confirmé une enquête de l’UFC-Que choisir parue cet été. L’association de consommateurs estime que 13 % des habitants de Haute-Garonne ont vu leur accès aux médecins généralistes se dégrader au cours des quatre dernières années, tandis que seulement 2 % ont connu une amélioration.
Toujours selon cette étude, l’Est toulousain, le secteur de Léguevin, le canton de Cazères ou les zones de montagne affichent un réel déficit de praticiens, quand le Saint-Gaudinois est au contraire en surabondance. Toulouse, sa couronne Ouest et le Muretain affichent pour leur part une offre médicale “satisfaisante” ou “abondante”.
Au total, 2% des habitants du département vivraient tout de même dans un désert médical, à savoir dans une zone où l’offre de santé est au moins 60% inférieure à la moyenne nationale. Face à ce constat, professionnels et institutionnels tentent de s’organiser ; réorganiser cette carte devient vital.
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