FRUGAL – En cette période de fêtes de fin d’année, la surconsommation est à son apogée, de même que l’impact environnemental qui en découle. Pourtant, avec des gestes simples, il est possible de le limiter, comme le prouve Jean-Baptiste Poncelet de France Nature Environnement.
Une famille réunie autour d’un repas fastueux s’apprête à ouvrir les cadeaux disposés sous un grand sapin orné de boules multicolores et autres décorations luminescentes. Le cliché idéal des fêtes de Noël. Mais le tableau est terni par l’impact environnemental de ces festivités.
Selon la société Greenflex, spécialisée dans l’accompagnement des entreprises dans leur transition environnementale et sociétale, 20 000 tonnes de papiers cadeaux sont consommées en France chaque année, soit 380 000 arbres ou encore 11 000 tonnes équivalent CO². Car décorations, sapin, cadeaux, repas « impliquent l’achat de nombreux produits manufacturés, leur transformation, le transport de marchandises et le prélèvement des ressources », note Jean-Baptiste Poncelet, responsable des programmes de France Nature Environnement (FNE).
Mais rien n’est irrémédiable et quelques astuces permettent de passer des fêtes alliant plaisir et sobriété. « Il s’agit se reconsidérer notre rapport à Noël en prônant l’usage plutôt que la possession », explique Jean-Baptiste Poncelet. Par exemple, « au lieu d’acheter des sapins coupés, cultivés avec des produits phytosanitaires et des engrais chimiques, mieux vaut opter pour un arbre en motte », conseille-t-il. Ainsi, il pourra être replanté après utilisation. De nombreuses jardineries et des sites internet comme Treezmas proposent même la location de sapins et les récupèrent ensuite pour les recycler ou les remettre en terre, en fonction de leur état. Il peut alors poursuivre sa croissance. « Une manière d’éviter la coupe sèche de 5 millions de sapins chaque année, à Noël », rappelle le responsable FNE.
Et pour la décoration de l’arbre, rien de tel que l’imagination. « Le faire soi-même est une bonne alternative à l’achat de guirlande en plastique et autres boules », note-t-il. De nombreux tutoriels sont d’ailleurs accessibles sur internet pour personnaliser les ornements. A réaliser en famille pour partager un temps de convivialité. « C’est bien cela l’esprit de Noël ! Cette période de préparatifs des fêtes peut servir à resserrer les liens, à créer de l’échange au sein des foyers », constate Jean-Baptiste Poncelet.
Le repas du réveillon est également un moment de partage. Et là aussi, il est possible de réduire l’empreinte écologique en évitant la transformation industrielle et l’acheminement des aliments. « Tout simplement, en cuisinant des plats maison à base de produits de saison, et locaux. De même, en portant attention aux proportions préparées pour ne pas gâcher », précise l’association FNE, poursuivant : « La diminution des protéines animales constitue encore un acte engagé pour la protection de la biodiversité et la défense d’une alimentation plus durable. »
La fête ne serait pas parfaite sans la distribution de cadeaux. Là encore, France Nature Environnement plébiscite les présents immatériels comme des massages, des cours de cuisine ou des initiations à la danse. « Pour les enfants, il existe même des sites de réemploi de jouets, voire même des boutiques de troc pour échanger des objets qui ne servent plus contre de nouveaux à offrir », note Jean-Baptiste Poncelet.
Et tout cela, emballé bien sûr dans du papier cadeau recyclé ou dans du papier journal. « Une idée originale qui peut être customisée et qui fait toujours son effet », conclut-il.
Jean-Baptiste Poncelet est responsable des programmes à France Nature Environnement, fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement. Il est porte-parole d’un mouvement de 3 500 associations regroupées en 80 organisations.
Dossier ” Et si on fêtait Noël autrement ? “
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