ÉCHANGE. À l’heure où famille et amis se réunissent pour les fêtes de fins d’année, sans faire de bruit, des milliers de Français restent seuls. Pour eux, plus qu’à toute autre période, le sentiment de solitude se fait sentir. Cette semaine, le JT vous raconte des histoires de partage, celles des personnes isolées et des Toulousains qui partent à leur rencontre. Ils organisent des repas entre voisins, s’installent sous le même toit ou écoutent simplement sans juger ceux qui en ont besoin. Des idées pour tendre la main plutôt que fermer la porte.
@FranckAlix/JTUn moment privilégié pour retrouver la famille et les amis. Des repas interminables, des conversations qui tournent en rond. Qu’on les apprécie ou non, nous avons tous un avis sur les fêtes de fin d’année. Certains Français, eux, ne se posent pas la question, ils passeront ce moment seul.
En France, une personne sur dix est en situation d’isolement. En 2016, 5 millions de Français ne rencontrent et ne passent du temps avec d’autres personnes que quelques fois dans l’année. C’est un million de plus qu’il y a six ans, selon les chiffres dévoilés début décembre par le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) dans une étude commandée par la Fondation de France.
Se sentir seul et être seul. Quand le premier est un sentiment subjectif, le second est, selon le Crédoc, quantifiable. L’organisme mesure ainsi, à intervalle régulier, le déficit de contacts sociaux dans différents réseaux (voisinage, amicaux, familiaux, professionnels…). Pour ces cinq millions de Français, il est ainsi difficile de pouvoir compter sur son entourage et ses proches en cas de coup dur.
Si l’on dresse le portrait-robot des personnes isolées, il s’agit plutôt d’un homme, avec des revenus faibles ou au chômage. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est pas forcément âgé, puisque la moitié des personnes dans cette situation ont moins de 40 ans.
En plus de facteurs subis tels que le contexte socio-économique, le Crédoc souligne aussi que les individus eux-mêmes peuvent s’enfermer dans une spirale. Plus les liens d’une personne avec la société sont faibles et moins elle est encline à s’ouvrir et à participer à la vie de la cité. 65% des personnes isolées pensent ainsi qu’on n’est jamais assez méfiant vis-à-vis des autres et la plupart d’entre elles ne votent plus.
Ce n’est pourtant pas une fatalité. Les Français plus que les Allemands, les Italiens ou les Espagnols sont particulièrement attachés à leurs relations avec leurs voisins. Or, pour « les personnes fragiles du point de vue des relations sociales », le voisinage est le premier mode de socialisation devant les amis ou la famille. Signe que chacun peut agir sur le pas de sa porte.
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