Alors que le second tour de l’élection présidentielle approche à grands pas, le JT va à la rencontre de ceux qui abordent la politique autrement. Cette année encore, la campagne se joue sur les réseaux sociaux. Loin des discours maîtrisés des candidats, des observateurs y traitent de la politique avec un œil satirique.
// Par Rémi Khelif
©Kevin Figuier et Pierre Beteille /JT« Les hommes politiques doivent être sur les réseaux sociaux afin d’accroitre leur visibilité, notamment vis-à-vis d’une partie de la population qui est intéressée mais qui ne va pas jusqu’à l’isoloir, c’est-à-dire les jeunes », explique Alexandre Eyries, enseignant chercheur et auteur de “La communication poli-tweet“. Cette année, en plus de battre le pavé à travers la France, les candidats sont donc omniprésents sur les réseaux sociaux. Une stratégie obligatoire pour récupérer des voix.
Face à eux, de nouveaux observateurs sont apparus par le biais de comptes satiriques. Ils sont de plus en plus nombreux à reprendre, scruter, analyser les petites phrases et les erreurs de communication des candidats.
Brice Christen, auteur et humoriste toulousain, fait partie de ceux qui se servent des réseaux sociaux pour diffuser des billets sur l’actualité politique. Le Pénélope Gate, les primaires à gauche, le pain au chocolat de Jean-François Copé. Tout y passe. « En ce moment, ce n’est pas une vie politique, c’est une série télé, les scénaristes n’auraient pas fait mieux. Pour cette campagne présidentielle, ils nous mâchent le travail. Avec mes vidéos, j’essaie de montrer ce qui est aberrant dans les propositions des politiques. »
Karim Boukercha, lui, a démarré sur Twitter en 2008, à travers son compte, il pointe du doigt les absurdités lâchées par les politiques dans les médias et sur les réseaux sociaux. « Je mets à profit ma personnalité, mon trait d’esprit pour me moquer et tourner en dérision les politiques et leur communication. Je ne prépare rien, tout est spontané. Je cherche juste à faire sourire les gens alors que l’actualité est parfois déprimante.» Le twittos, passionné de politique et d’actualité, est aujourd’hui suivi par près de 30 000 personnes, un succès qui implique des responsabilités : «Cet outil est tellement puissant que tout le monde s’exprime sur des thèmes qu’ils ne maitrisent pas forcément », explique le Toulousain qui assure être précautionneux et ne traiter que des sujets qu’il pense maîtriser.
Selon le spécialiste Alexandre Eyries, ces nouveaux moyens d’expression permettent de toucher un large public. Les internautes trouvent des personnes qui ont la même sensibilité politique qu’eux et peuvent ainsi créer des communautés qui veulent faire entendre leurs idées.
Une nouvelle agora où 43% des internautes tweetent leurs propres opinions politiques, selon une étude Harris. Mais pour l’heure, aucun chiffre ne permet de mesurer l’influence que ces comptes satiriques ont sur le vote des utilisateurs de Twitter et Facebook.
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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