En mettant en relation propriétaires de jardins et jardiniers sans terrain, la start-up Adopte ma tomate, lancée il y a six mois, s’attaque à deux freins importants au développement de l’agriculture en ville, le manque de temps et d’espace.
© DRQuand elle s’est lancée dans l’aventure Adopte ma tomate, Octavia Ivan n’avait pas vraiment conscience du fait que l’agriculture urbaine était une préoccupation grandissante en France. Pour cette jeune femme arrivée de Roumanie il y a quatre ans, l’idée d’un site de rencontres entre propriétaires de jardins et jardiniers part d’un constat sensoriel : la différence de goût entre les tomates qu’elle achète ici et celles qui poussent sur le terrain familial de son village, près de Bucarest. « En Roumanie, cette pratique est encore très répandue. À Toulouse, je voyais tous ces jardins libres, je me suis demandé ce qu’il était possible de faire », raconte-t-elle. Elle se lance alors dans un concept de “Meetic du jardin” : « La plupart du temps, si les propriétaires de jardins ne font pas de potagers. C’est par manque de temps ou de compétences. Il faut donc les faire entrer en contact avec des gens ayant envie de jardiner mais pas d’endroit pour le faire ».
En attendant l’application mobile, prévue pour mai, la plateforme accueille déjà 236 utilisateurs et a permis une quinzaine de connexions. Autant de relations qu’Octavia Ivan prend le temps d’accompagner avec l’aide d’agronomes pour conseiller les équipes de jardiniers sur les questions du bio ou de la permaculture. Aucun échange d’argent n’ayant lieu sur le site, la jeune femme propose la création de potagers pour les entreprises et anime des ateliers de sensibilisation pour tous les publics afin d’asseoir son modèle économique. Avec toujours la même envie : « Fonder une communauté dans laquelle les générations se mélangent. S’il y a un endroit pour la transmission du savoir, c’est bien le jardin ».
Commentaires