Dans les épiceries solidaires, les personnes en difficultés financières ont accès, en circuits courts, à des produits alimentaires d’excellente qualité.
Il n’y a pas que la Banque alimentaire ou les Restos du cœur qui donnent à manger aux plus modestes. Dans les épiceries solidaires, les personnes surendettées, les salariés rencontrant des difficultés ponctuelles ou les personnes âgées percevant de faibles retraites, peuvent acheter, à prix cassés, des produits alimentaires de très bonne qualité : « C’est une façon de lutter contre les inégalités de santé », fait remarquer Isabelle Techoueyres, anthropologue en charge du programme Uni-terre d’Andes, l’association nationale de développement des épiceries solidaires.
Ce programme, mis en place il y a cinq ans, relie des agriculteurs en difficulté avec des bénéficiaires des épiceries solidaires. Les premiers reçoivent des commandes fermes pour leur récolte, à un prix fixé pour l’année entière. Les deuxièmes n’ont à payer que de 10 à 30 % du tarif final, grâce aux subventions de l’État : « Ils ont accès à d’excellents fruits et légumes bio, parfois rares, en circuit court. Il faut ensuite leur faire apprécier ces produits… car les mauvaises habitudes alimentaires ont la vie dure ! », prévient Isabelle Techoueyres.
Ateliers de cuisine avec des grands chefs, animations et tables de producteurs, dégustations et visites d’exploitation… Alors que les bénéficiaires des épiceries solidaires changent sans cesse, la pédagogie pour une alimentation saine y est permanente. « Au-delà du partage de connaissances, les épiceries solidaires font ainsi du lien social. L’alimentation est un bon prétexte pour venir en aide aux personnes en difficulté », constate Isabelle Techoueyres. Andes, soutenue par la Région Occitanie, y gère 16 épiceries solidaires, dont 3 à Toulouse. Elles sont approvisionnées par 35 agriculteurs régionaux.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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