Le rendez-vous est donné au port de l’Embouchure à Toulouse. Ce samedi matin, quelques péniches sont sagement alignées sur le quai. Une pancarte (que j’ai manquée au premier coup d’œil) indique l’embarcation sur laquelle se déroulera le cours, le ‘’Zambezi’’. À bord, une cuisine spacieuse et une salle à manger colorée. J’en oublierais presque que je me trouve sur une péniche. Seul détail, et pas des moindres, la vue – grise ce jour-là – sur le port à travers les hublots. Le temps de faire les présentations, il est déjà l’heure de commencer.
Des fiches-recette et des tabliers sont distribués à chacun des participants qui sont invités à se laver les mains soigneusement. Aujourd’hui, les apprentis cuisiniers ont deux heures pour apprendre a préparer des macarons. « La pâtisserie est une cuisine de précision », avertit d’entrée le chef Ludovic Jaunotte avant de lancer la pesée des premiers ingrédients. En premier lieu, il faut mélanger 300 grammes de sucre et 110 grammes de blanc d’œufs. En binôme, les élèves s’échinent à respecter au mieux de la recette. Si l’exercice est facile pour le sucre, il s’avère plus ardu pour le blanc d’œufs dont la consistance gluante complique la tache.
La pâte à macarons est prête. Vient alors l’étape cruciale du pochage où les gourmandises prendront leur forme définitive. Le chef me montre l’exemple en détaillant le geste à réaliser. Cela semble tellement facile que je pense pouvoir y parvenir aisément. La réalité est tout autre. Mon premier essai est l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire : j’obtiens un parfait étron ! Mais je me rassure en me disant que « c’est en forgeant qu’on devient forgeron ». Et puis, tant que le goût est au rendez-vous…
Avant d’enfourner les macarons, il faut les laisser “croûter”, c’est-à-dire attendre que la pâte sèche légèrement pour qu’une croûte se forme en surface. C’est cette étape qui donne au biscuit sa consistance croustillante au mordant et moelleuse à cœur. Il faut alors patienter une vingtaine de minutes, voire plus si le temps est humide. Mais pas de temps mort, les ustensiles doivent passer à la plonge. « Faire la vaisselle, c’est 30 % du temps passé en cuisine », commente, avec une pointe d’humour, le chef cuisinier.
Après la cuisson, c’est le moment d’assembler les biscuits et les garnitures. Fini les binômes. Tout le monde est réuni pour cette opération qui s’apparente à du travail à la chaîne. Lorsque les premiers macarons sont prêts, le chef donne une précision un brin frustrante… « Il faut les laisser reposer pendant au moins 24 heures avant de les manger. » La dégustation devra donc, en théorie, attendre le lendemain. Que nenni. À peine le chef a-t-il le dos tourné que la gourmandise reprend le dessus.
« Le premier atelier de cuisine sur une péniche. » L’argument de “La Classe des Gourmands” a du charme. C’est probablement ce qui a attiré une quarantaine de personnes à participer à ce cours depuis son lancement le 12 mars dernier.
« C’est ce qui plaît. Nous sommes dans un lieu atypique pour un cours de cuisine. Et puis, ce n’est pas tous les jours que nous pouvons monter sur une péniche », raconte le chef cuisinier Ludovic Jaunotte, créateur du concept. Cependant, une fois l’atelier entamé, on oublie qu’il se déroule sur une embarcation maritime. Seule la vue à travers les hublots rappelle aux élèves qu’ils sont sur une péniche.
Quant à l’atelier lui-même, il est bien expliqué. Il faut dire que le chef toulousain a vingt ans de métier derrière lui. « Des recettes sur internet, vous en trouverez plein, mais elles ne fonctionnent pas toujours », sourit-il, en vantant la sienne. Si chaque élève a quitté le cours avec les armes pour réussir sa prochaine fournée de macarons, rien ne garantit qu’il s’en sorte avec les honneurs.
Infos pratiques :
www.classe-des-gourmands.com
Tél. 06 62 17 54 00
Port de l’embouchure
31200 TOULOUSE
Bryan Faham
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