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ENVIRONNEMENT –Depuis début juillet, des mesures de restriction d’eau ont été prises dans le département, dont plusieurs zones sont placées en alerte renforcée. Des gestes simples du quotidien aux solutions plus radicales, comment s’adapter à cette pénurie d’eau ?
Dans chaque département, le préfet définit, en état de sécheresse, des seuils qui peuvent entraîner des mesures de restriction d’eau. La Haute-Garonne est, depuis début juillet, en situation de crise, avec des zones placées en alerte renforcée. Dans ces secteurs, des arrêtés entraînent jusqu’à la réduction de moitié des prélèvements à des fins agricoles – qui représentent 80 % des usages entre juin et août, selon la préfecture. Il est également demandé aux particuliers de limiter, voire de cesser l’arrosage des plantes, le lavage de voiture ou le remplissage de piscine.
Dans l’industrie, les mesures imposent une réduction progressive d’activité et le recyclage de certaines eaux de nettoyage. « Cette année, nous devons traiter une urgence qui s’intègre dans un dossier de fond », constate Jean-Michel Fabre, président du Syndicat mixte d’études et d’aménagement de la Garonne (Smeag). « Les réserves d’eau que représentent les barrages pyrénéens ne se sont pas renouvelées en hiver et au printemps. Il faudra donc être vigilant pour tenir toute la saison. »
« Les réserves d’eau des barrages pyrénéens ne se sont pas renouvelées en hiver et au printemps »
Le Smeag gère les lâchers d’eau des barrages pyrénéens pour maintenir le niveau de la Garonne, dans un département où 92 % des habitants sont alimentés par des ressources superficielles comme les fleuves ou les rivières (contre un tiers au niveau national). 50 millions de mètres cubes sont ainsi lâchés pendant l’été, qui permettent une irrigation par les agriculteurs et d’assurer l’approvisionnement et la qualité de l’eau pour les particuliers. Un schéma départemental d’alimentation en eau potable est en cours d’établissement pour étudier les scénarios possibles d’ici à 2030, anticiper les besoins et trouver des solutions. Les pertes dans les réseaux de distribution font ainsi l’objet d’une grande attention au niveau départemental. « Ils nécessitent des investissements très importants. Aujourd’hui, ce n’est pas suffisant dans un département en forte croissance », assure Jean-Michel Fabre.
Le Département travaille, par ailleurs, avec la chambre d’agriculture pour inciter les exploitants à semer des variétés moins gourmandes en eau et qui poussent plus précocement, afin de bénéficier des pluies. Autres mesures possibles : des méthodes d’irrigation adaptées et raisonnées et la construction de bassins de rétention d’eau.
Côté particuliers, les réducteurs aérateurs d’eau sont recommandés pour réduire le débit des robinets (jusqu’à 50 % d’eau en moins). Pour suivre sa consommation sous la douche sans installer un pluviomètre, la start-up grenobloise Smart & Blue a mis au point Hydrao, un système de Led sur le pommeau qui indique la quantité d’eau utilisée et permettrait d’en économiser jusqu’à 25 %. Le stop-douche, quant à eux, peut réduire la consommation d’eau de 70 %, en arrêtant l’arrivée d’eau, tout en maintenant sa température. « Il faut que chaque litre d’eau soit le mieux utilisé possible », conclut Jean-Michel Fabre.
Paul Périé
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