À l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, les 24 élèves de la classe de CM2 de l’école Vinsonneau de Montastruc-la-Conseillère ont participé au concours national “Les Enfants pour la paix”. Et leur maîtresse, Catherine Vidal, à l’initiative de leur candidature, n’est pas peu fière de leur annoncer qu’ils en sont les lauréats.
©V. Gire@Milan presseRaccrochant un téléphone avant d’en saisir un second, tout en donnant des consignes à ses collaborateurs, Catherine Vidal ne tient pas en place. D’ailleurs, à l’école, ses collègues la surnomment “Speedy Cathy”. Mais à quelques jours de la retraite, la directrice de l’établissement s’apprête à tourner une page écrite avec passion. « Je préfère partir tant que mon métier est encore un plaisir », explique-t-elle.
Pourtant sa carrière de « maîtresse d’école », comme elle aime à le préciser, est le fruit d’une vocation contrariée : « Depuis l’âge de 6 ans je voulais être gynécologue-obstétricienne en Afrique. » Son père n’ayant pas accepté de l’émanciper afin qu’elle rejoigne l’université, la jeune Cantalienne s’est tournée vers l’Ecole normale pour devenir institutrice.
Plus qu’en tirer son parti, elle se découvre une véritable adoration pour son métier : « L’école est devenue le sens de ma vie. » Elle s’y investit totalement et se fixe une mission : « Donner les outils aux enfants leur permettant de se construire. Ils doivent apprendre pour connaître et ainsi être libres. » Sa devise ? « “Educare” et “educere”, nourrir et conduire », lance-t-elle.
C’est dans cette optique que Catherine Vidal a inscrit ses élèves de CM2 au concours national “Les Enfants pour la paix”. Ils ont rédigé un article Web sous la forme d’une petite enquête retraçant l’histoire de la Première Guerre mondiale dans la commune. Et ont été primés pour cette initiative. Chaque année, elle mène un projet pédagogique différent, « visant à enrichir leur perception du réel, à leur ouvrir l’esprit à la diversité humaine et à susciter de l’émotion », commente-t-elle.
Elle entretient cette doctrine tout au long de l’année, en invitant régulièrement les seniors de la ville à venir s’occuper des enfants à la pause méridienne. « Une transmission de savoir-faire et de mémoire à laquelle je suis attachée », ajoute-t-elle. Selon Catherine Vidal, les rencontres sont primordiales dans la construction d’une personne. « D’ailleurs, de mon côté, je n’ai croisé que des gens extraordinaires. J’ai eu beaucoup de chance », avoue-t-elle.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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