Zinc. La brasserie Caporal, qui vient de lancer sa gamme de bières locales et artisanales, ouvre un espace-bar accessible au public. Les amateurs peuvent ainsi, depuis le mois d’octobre, s’offrir une dégustation au pied des fûts.
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® Franck Alix« Le nez me plaît, on retrouve bien la note de céréales. Mais je préfère la 53 où l’on sent mieux la pointe d’amertume », tranche Elsa Abadie, la brasseuse à l’origine de toutes les recettes de la nouvelle brasserie toulousaine Caporal. Au comptoir de son unité de brassage flambant neuve, la famille Abadie, est occupée à élaborer la troisième bière de sa gamme, la ”Casque d’or”, une blonde premium. Si les monumentales cuves de brassage fonctionnent depuis près d’un an, le bar vient tout juste d’ouvrir ses portes. « L’idée c’est d’accueillir le public du mercredi au vendredi soirs et de proposer un banc test au comptoir pour que les clients nous fassent un retour en direct. À partir de 2019, nous organiserons également des visites pour faire découvrir notre travail », dévoile Simon Abadie, cofondateur des lieux. En plus d’arpenter les installations, les amateurs de pressions pourront goûter, avant leur commercialisation, les nouveautés et les différentes bières de saison.
« C’est Simon, mon mari, qui gère des établissements toulousains comme la Couleur de la culotte ou Chez tonton, qui a eu l’idée de brasser notre propre bière », confie la maîtresse-brasseuse. « Je me suis dit, quitte à changer de bière autant la produire soi-même. Avec Elsa et Sarah, ma sœur qui est également associée, nous sommes partis d’une feuille blanche et il nous a fallu apprendre le métier », confirme celui-ci. En moins de deux ans, ils ont monté une impressionnante unité de brassage, à quelques pas de l’hôpital Purpan, dans un hangar anthracite, barré d’un liseré bleu blanc rouge et orné de l’effigie de la marque : un guerrier gaulois moustachu, au casque surmonté d’épis de malt d’orge et de houblon. À l’intérieur, la décoration imprime le ton. Bonnet phrygien, mousquets et cocardes tricolores : Caporal se revendique une bière française libre. « Le plus difficile, ça a été de tout faire avec des produits français : la construction du bâtiment, la culture des céréales, les cartons d’emballage, etc. C’est notre signature, le reflet d’un esprit anticonformiste, révolutionnaire et d’une volonté de mettre en avant notre savoir brassicole national », explique Simon Abadie.
« On veut créer une gamme légère, facile à boire et très aromatique. En ce sens, on se démarque des autres bières artisanales en général plus amères et portées sur le houblon », décrit la brasseuse.
Pour Elsa Abadie, l’ampleur du projet ne doit pas gommer l’aspect artisanal de la démarche. « Même si l’unité est automatisée, nous travaillons avec une véritable recette. Contrairement à une production industrielle où la bière va être lissée et calibrée avec des additifs, nous ne maîtrisons que les facteurs naturels tels que le pH ou la température. Nous sommes obligés d’affiner et d’adapter la recette à chaque livraison d’orge », détaille cette ancienne œnologue qui s’est formée au métier de maître-brasseur pour accompagner sa belle-famille dans ce pari.
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Les deux premières bières de la gamme, ”Blonde de soif” et ”Blanche de France”, sont déjà distribuées dans 70 débits de boissons. À l’heure actuelle, la maîtresse-brasseuse Elsa Abadie peaufine la recette de la future ”Casque d’or”, une premium, avant de s’attaquer à ”Rousse de Plaisir” qu’elle promet plus portée sur les arômes de fruits secs.
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