Un rapport préoccupant de Voies navigables de France daté de 2012, qui vient d’être rendu public, alerte sur la pollution de l’eau du Canal du Midi. L’entreprise et les collectivités cherchent toujours une solution.
Mi-juillet, nos confrères de “Médiacités” révélaient l’existence d’un rapport de Voies navigables de France (VNF) faisant état, en 2012, d’une qualité très médiocre des eaux sur toute la longueur du Canal du Midi, avec des contaminations à l’Escherichia coli, une bactérie pouvant provoquer des infections intestinales. Depuis, la situation s’est améliorée mais la question de la propreté de l’eau du canal revient régulièrement dans le débat.
Une discussion parfois faussée : « Il ne faut pas confondre d’un côté l’aspect visuel de l’eau, qui peut être naturellement turbide, avec, de l’autre, une réelle altération par hydrocarbures, pesticides ou des rejets des eaux grises et noires », explique Jacques Noisette, responsable de la communication de VNF. Selon lui, les dernières analyses réalisées présentent un niveau de qualité « pas trop catastrophique », même si l’eau du canal demeure bien impropre à la consommation et interdite à la baignade.
L’aspect trouble est d’abord un phénomène ponctuel. Un orage sur les Pyrénées ou le passage d’un bateau suffit à altérer la clarté de l’eau. De même, les dépôts d’algues et les herbiers, qui gênent parfois la circulation, sont des phénomènes naturels, notamment liés aux grosses chaleurs. Mais ces problématiques sont renforcées par les dégazages sauvages d’eaux des sanitaires et de lavage des péniches les moins précautionneuses. VNF et la Région Occitanie ont décidé d’agir en lançant une opération conjointe pour construire des stations d’épuration plus régulières le long du cours d’eau.
De son côté, Marie-Hélène Mayeux-Bouchard, a pris la tête d’une délégation aux fleuves et canaux créée en 2014 à Toulouse Métropole. Signe, selon elle, du « souci et de la prise de conscience » de l’enjeu de la qualité de l’eau du canal par l’équipe Moudenc. Le Plan canal, voté en 2015 prévoit 2,5 millions d’euros d’investissements sur cinq ans et a notamment permis la mise en place d’un service de réception gratuit des eaux usées au Port Saint-Sauveur.
Une action complétée cette année par une halte de cyclotourisme avec accès sanitaire, douche et lavage. Depuis 2014 le port toulousain conserve ainsi chaque année le label Pavillon bleu, récompensant les installations qui œuvrent pour le respect de l’environnement. Quant aux incivilités et dépôts d’ordures sauvages, une brigade de nettoyage a été mise en place depuis 2014, complétée par des journées de sensibilisation du public qui ont permis de réduire la quantité de déchets récoltés.
Ces mesures sont saluées par Jean Alain Sarrado, propriétaire du Gladys, une péniche autonome en énergie verte, équipée d’un système interne de traitement des eaux. Pour celui qui est également secrétaire de l’association des communes du Canal des Deux-Mers, reste le problème des grosses embarcations immobiles pour qui « il est parfois difficile de faire l’aller-retour » pour vider ses eaux usées dans des ports parfois éloignés. La piste d’un bateau-nettoyeur qui irait les récolter de péniche en péniche a été pour l’heure abandonnée, son coût était jugé beaucoup trop élevé.
Grégoire Souchay
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