Mercredi 4 juillet, 55 personnes ont été évacuées d’un squat aux Izards et d’un campement précaire situé chemin de la Butte. Les services de l’État et de la mairie de Toulouse leur ont proposé des solutions de relogement. Mais quel avenir les attend ?
Ils vivaient dans des conditions sanitaires de plus en plus dégradées. Chemin de la Butte, dans un campement de fortune, établi depuis 2017 sur un terrain privé, habitaient 21 personnes roms de Roumanie. Dans le quartier des Izards, rue Ernest Renan, c’est dans un immeuble considéré comme dangereux qu’avaient élu domicile, il y a un an, 34 personnes, pour la plupart des demandeurs d’asile ou des réfugiés ayant fui la Syrie. Mercredi 4 juillet, les services de l’État et de la mairie ont procédé à leur évacuation. Le campement illégal doit rapidement être détruit pour éviter d’autres installations.
L’expulsion de ces 55 personnes ne s’est pas faite en un jour. « Un diagnostic social a été effectué en amont pour savoir ce qu’elles souhaitaient faire et nous leur avons proposé des solutions de relogement », précise Daniel Rougé, adjoint au maire en charge de la solidarité et des affaires sociales. Sur les huit familles syriennes présentes au Izards, « une a refusé une admission en centre d’accueil pour demandeur d’asile à Figeac », détaille la préfecture, quatre ont été accompagnées par l’État et trois par la mairie.
Chemin de la Butte, la situation des Roms de Roumanie a été moins facile à traiter : l’État a proposé une prise en charge aux femmes isolées, mais « la plupart ont refusé cette offre ».
La mairie a apporté des solutions d’hébergement à 17 personnes, dont plusieurs enfants. « Il y a eu des refus car nous leur demandons d’entrer dans un dispositif d’inclusion : ils doivent adhérer au modèle de vie français qui peut se révéler contraignant pour certains, et s’engager à suivre un parcours d’insertion », explique Daniel Rougé. Les expulsés ayant accepté les propositions de la mairie ou de l’État ont été dirigés vers des logements temporaires dispersés dans la ville et souvent partagés par deux familles. Pendant 6 à 18 mois, l’association France Horizon va les accompagner : évaluation du niveau de langue, aide pour s’adapter à leur nouvelle vie, obligation de scolariser les enfants et d’apprendre le français…
Depuis 2015, à Toulouse, près de 1 300 personnes résidant dans des squats et des baraquements précaires ont été évacuées avant de recevoir des offres de relogement. « Les campements les plus peuplés ont d’abord été visés comme ceux du Ramier, des Arènes ou encore de Ginestous l’été dernier. La résorption d’autres petites installations illégales est à l’étude », explique Daniel Rougé. 350 à 400 personnes sont aujourd’hui hébergées par la Ville de Toulouse via le dispositif d’insertion mis en place après les expulsions.
Le but étant d’accompagner ces personnes vers l’emploi et le logement social. Si 15% d’entre eux, en particulier des ressortissants roumains et bulgares, font le choix de rentrer chez eux, selon les associations, l’insertion se passe bien pour près de 75% de ces anciens habitants des bidonvilles toulousains qui parviennent pour la plupart à trouver un emploi.
Maylis Jean-Preau
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