Avec la sortie récente de son dernier clip, “BPM”, et un nouvel album attendu pour la rentrée, le rappeur Fadah, qui entretient des liens étroits avec Toulouse où il a vécu, est certainement en train de passer un cap. Loin d’être fou, l’artiste pose un regard lucide et acéré sur le monde qui l’entoure.
Dans son dernier clip, tourné à Toulouse, Fadah dresse le portrait d’un monde aliéné par les rapports marchands sur un tempo évoquant des battements de cœur. La démonstration vibrante d’un univers qui s’inscrit dans la noble veine du rap conscient. « C’est une recherche de l’ultime brin d’humanité que nous avons en nous », lance ce Parisiano-Toulousain qui s’apprête à sortir son troisième album à la rentrée.
Né dans l’Essonne, Fadah hérite de ses parents enseignants le goût des textes, mais aussi d’un « rapport très cartésien à la vie ». « Il fallait aller au charbon, je me suis formé à la cuisine tout en faisant de la musique. Je ne me suis jamais dit que je pouvais en vivre. » Pourtant, après avoir jonglé entre les deux pendant près de dix ans, il a fait le grand saut il y a peu et rendu son tablier pour signer avec le label Urban Pias.
L’éternel rebelle n’est pas prêt à se laisser enfermer dans des cases. Chanson française, rock, reggae, Fadah revendique la curiosité et des influences variées : Brel, Nirvana, Mano Negra… C’est Akhenaton, leader d’Iam, qui l’accompagne dans sa découverte du rap. « Aujourd’hui, c’est ce que je fais et je l’assume. Mais l’idée, à l’avenir, est d’évoluer vers quelque chose de plus large pour me trouver moi-même. »
De son nom de scène au titre de son premier opus “Les loges de la folie”, inspiré d’un texte du philosophe Érasme, la folie est partout autour de Fadah. « On a tous en nous une faille qui peut s’ouvrir. J’aime ce côté en marge, hors code », raconte-t-il. Son album à paraître, “Furieux”, en explore le stade le plus avancé sur des productions qui lorgnent vers l’électro et la drum & bass.
Pour la sortie de Furieux, Fadah prévoit deux soirées, une à Paris et une à Toulouse, sa ville de cœur. « C’est ici que des collectifs m’ont permis de me confronter aux autres et de m’affirmer ». L’un de ses clips a été tourné devant la Bibliothèque du Patrimoine. Tout un symbole. « J’avais choisi ce lieu avant tout pour son architecture, mais en y repensant, je me dis qu’il y a une logique à tout ça. »
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