PLAN B – En attendant la fin des travaux, le 20 août prochain, les Toulousains s’adaptent comme ils le peuvent. À pied, à vélo ou en voiture… Chacun trouve une alternative au métro.
Depuis la fermeture de la ligne A du métro, le 17 juillet, c’est la panique dans les transports. Ce n’est pas faute d’avoir prévenu, mais il a fallu une petite semaine d’adaptation, même pour Tisséo qui a dû « recaler le dispositif de bus de substitution ». « Il y avait un déséquilibre sur la partie qui va du centre-ville à Balma, qui est davantage utilisée », explique Laurent Lieutaud, le directeur commercial. « On est donc passé à une fréquence d’un bus toutes les 4 minutes entre Marengo et Balma, au lieu d’un toutes les 6 minutes ». En plus, par manque de chance, « la circulation a été très compliquée sur l’axe de la route d’Agde. D’où le fait qu’il y avait beaucoup de monde dans les bus, qui ne pouvaient pas rouler très vite. »
Mais en amont aussi, il y a eu quelques soucis et Maxime Brossard en a fait les frais. Malgré les 45 véhicules qui tournent en heure de pointe sur le tracé de la ligne 14 – contre la quinzaine habituelle -il est bien souvent rentré chez lui à pied, après avoir laissé passer plusieurs bus pleins à ras bord. « On n’est pas à Paris, je n’avais pas envie de m’entasser ». Jusqu’à présent, il prenait le bus à Esquirol pour aller chercher sa voiture garée à Patte d’Oie, « parce qu’il n’y a pas de place gratuite en centre-ville ». Il partait ensuite à son travail, aux Minimes. Entre la recherche de place, le soir, et les bus bondés, il s’est finalement reporté sur la ligne B de métro. Ce qui l’oblige à marcher un peu plus, mais Maxime entretient ainsi son cardio !
Pour être en forme, il aurait pu aussi opter pour le vélo. Une solution plébiscitée par les Toulousains qui se sont rués sur les bicyclettes d’occasions. La Maison du Vélo « a été dévalisée » assure ainsi Florent, coordinateur des activités location et atelier de l’association.« En ce moment, dès que le mécano en répare un, il est vendu avant d’être terminé. » Et, faute de vélo bon marché, certains font retaper leurs vieilles bicyclettes ou louent des deux-roues pour 6 euros la semaine ou 12 euros le mois.
Et pour les autres, il y a toujours le covoiturage. La plateforme Coovia a anticipé l’arrêt de la ligne A en lançant une offre gratuite pour les passagers du 17 juillet jusqu’à la fin des travaux, le 20 août. Une idée qui a du succès. Un peu trop même : « Énormément de gens se sont inscrits depuis le 17 juillet », explique Philippe, le community manager de l’agence. « On a au moins doublé le nombre de passagers par rapport à d’habitude, mais on souhaite qu’il y ait plus de conducteurs qui s’inscrivent pour faire jouer la solidarité. » Les désagréments dans les transports en commun la semaine dernière convaincront peut-être quelques automobilistes d’ouvrir leurs portières aux voyageurs en détresse.
Et si personne ne veut vous prendre en stop, rassurez-vous, ça devrait aller mieux sur le réseau Tisséo. « On savait que la première semaine serait compliquée, car c’est là qu’il y avait le plus de monde », commente Laurent Lieutaud, statistiques à l’appui. « Mais nos services, comme les voyageurs, ont pris leurs marques et ça ira de mieux en mieux jusqu’au 15 août. » À partir de là, il ne restera plus que cinq jours à tenir avant la réouverture de la ligne A. Puis, les travaux reprendront l’été prochain… Et encore l’été d’après.
Michael Ducousso
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