Dans l’attente des annonces d’Emmanuel Macron concernant un renforcement des mesures, voire un éventuel reconfinement, voici ce que disent les chiffres de l’évolution de la situation à Toulouse et en Occitanie.
Suite à un nouveau conseil de défense qui se tenait ce matin, le président de la République Emmanuel Macron devrait annoncer de nouvelles mesures pour endiguer la troisième vague de l’épidémie de Covid-19 qui s’abat sur la France.
Comme à l’accoutumée, plusieurs scénarios semblent avoir été étudiés. Avec notamment l’hypothèse d’une fermeture des établissements scolaires et d’un renforcement du télétravail, avec davantage de contrôles. Voire, un reconfinement « dur », comme il y a un an, avec écoles fermées et attestations de sortie en journée. Si ces mesures devraient concerner principalement les 19 départements déjà confinés, d’autres pourraient à leur tour être ciblés.
Des départements vont-ils basculer en Occitanie ? Depuis peu, la région connaît en tout cas une flambée épidémique « brutale et rapide » selon les mots de Pierre Ricordeau, directeur de l’Agence régionale de santé. Alors qu’il y a deux semaines le Gard était le seul endroit de la région où le taux d’incidence dépassait le seuil d’alerte maximale des 250 cas pour 100 000 habitants, sept départements sont désormais dans cette situation. Si le Gard (390), la Lozère (380,1) et l’Hérault (315) sont les plus touchés, la Haute-Garonne a elle aussi franchi le seuil avec un taux d’incidence qui atteint 258 cas pour 100 000 habitants.
De quoi faire l’objet de nouvelles mesures plus strictes ? À titre de comparaison, les départements concernés par un confinement depuis le 19 mars dernier présentaient un taux d’incidence bien plus élevé. De même, les chiffres en Haute-Garonne sont encore loin d’atteindre ceux observés en octobre dernier, au moment du deuxième confinement. Le pic, dans le département, avait été atteint le 27 octobre, avec un taux d’incidence de plus de 414 cas pour 100 000 personnes. La marge semble assez importante. Mais la croissance hebdomadaire de l’indicateur est tout de même de 34% actuellement.
Une des raisons qui pourraient aussi pousser le gouvernement à élargir le champ des départements concernés par de nouvelles mesures est la tendance actuelle du virus à fortement circuler chez les plus jeunes. Une tendance qui se confirme nettement en Haute-Garonne puisque c’est chez les 10-19 ans que le taux d’incidence est le plus élevé, avec 391 cas pour 100 000 personnes dans cette tranche d’âge. Et qui se traduit par l’augmentation rapide du nombre de fermetures de classes ces dernières semaines.
En outre, le taux d’incidence n’est pas le seul chiffre à surveiller dans l’optique de nouvelles mesures sanitaires. Le tension hospitalière est, notamment, à prendre en compte pour estimer la capacité des hôpitaux à absorber le flux des patients. Or à ce jour 333 personnes sont hospitalisées en Haute-Garonne, contre 416 au plus fort de la deuxième vague. Et, actuellement, en Haute-Garonne, 47% des lits de réanimation sont occupés par des patients Covid-19. À titre de comparaison, ce chiffre atteint 113% à Paris. Là encore, le département semble bénéficier d’une certaine marge par rapport aux territoires français les plus touchés.
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