Entre l’Italie et la France, les forteresses présentes dans les Alpes n’ont pas échappé aux nombreux conflits qui ont ponctué l’histoire locale, mais certaines d’entre elles ont particulièrement bien résisté aux siècles.
Dans la vallée de l’Ubaye, le fort de Tournoux fascine par son architecture vertigineuse et son passé militaire. Il est composé de trois bâtiments fortifiés distincts, reliées par des escaliers à une ancienne caserne en contrebas. Construit à partir de 1843, il s’étend sur près de 700 mètres de dénivelé, accroché à la montagne de manière troglodytique pour surveiller la frontière italienne. Fermé en 2012 pour des raisons de sécurité, il a partiellement rouvert en 2016 après des travaux de consolidation. Aujourd’hui, seule une visite guidée sur inscription permet d’explorer ce site impressionnant, témoin de l’ingéniosité défensive du XIXe siècle et emblème des fortifications de la région.
Informations pratiques :
Fort de Tournoux – Batterie des Caurres, La Condamine-Châtelard (Alpes-de-Haute-Provence) ;
Tarif adulte à 10 € et tarif enfant (-14 ans) à 5 € ;
Plus d’informations disponibles en cliquant ici.
Ce village d’environ 350 habitants cache l’un des passés militaires les plus riches des Alpes. Aujourd’hui rattaché à la commune d’Ubaye-Serre-Ponçon, Saint-Vincent-les-Forts a été durant plusieurs siècles un lieu stratégique pour contrôler la basse vallée de l’Ubbaye. Preuve en est, ce site était déjà convoité il y a plus de deux millénaires. Aujourd’hui, on y trouve au moins six vestiges, en plus ou moins bon état, de forteresses anciennement utilisées, à l’image du Fort Joubert ou de la Tour Vauban, construits à la fin du XVIIe siècle. Plus récents, le fort Chaudon, ainsi que les batteries du Châtelard et du Colbas ont été érigés avant la fin du XIXe siècle.
Informations pratiques :
Village de Saint-Vincent-les-Forts, Ubaye-Serre-Ponçon (Alpes-de-Haute-Provence) ;
Accès libre ;
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Sur le territoire de la commune de Montclar, la batterie de Dormillouse est un vestige qui a été bien utile aux habitants de la région. Son nom vient d’un terme désignant une marmotte, qui a donné son nom au sommet puis à la forteresse qui a été construite dessus, à la fin du XIXe siècle. Pendant des siècles, cette hauteur était l’un des lieux stratégiques privilégiés pour protéger la frontière française des invasions italiennes. De fait, le col surplombé par la construction était un lieu de passage très fréquenté jusqu’au début du XXe siècle. Par ailleurs, la rumeur indique que l’édifice permettait de surveiller une grande partie des Alpes, de Toulon à Grenoble, grâce à son panorama dégagé.
Informations pratiques :
Batterie de Dormillouse, Montclar (Alpes-de-Haute-Provence) ;
Accès libre ;
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Creusé directement dans la roche, ce fort souterrain situé sur le plateau de Saint-Ours, à 1 850 mètres d’altitude, domine la vallée de l’Ubaye. Construit dans les années 1930, il avait pour objectif de défendre la frontière française, dans un contexte de tensions croissantes en Europe. Totalement invisible de l’extérieur, il abrite un vaste réseau de galeries souterraines, ce qui en fait aujourd’hui le plus grand ouvrage de la ligne Maginot dans les Alpes. Ce site impressionnant témoigne de l’ingéniosité militaire de l’époque et du rôle stratégique que jouait cette région frontalière. À la fois discret et imposant, il pouvait abriter jusqu’à environ 245 militaires en service.
Informations pratiques :
Fort de Saint-Ours Haut, Val d’Oronaye (Alpes-de-Haute-Provence) ;
Tarif adulte à 10 €, enfant (-14 ans) à 5 € et gratuit pour les moins de 6 ans ;
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Perché à 1 900 mètres d’altitude dans la commune de Val d’Oronaye, le fort de Roche-la-Croix est une fortification d’artillerie construite entre 1884 et 1889, selon les plans du général Séré de Rivières. Verrou stratégique du col de Larche, il complète la batterie de Viraysse et le fort de Tournoux. De 1931 à 1936, un ouvrage bétonné y a été ajouté, intégré à la ligne Maginot. Seuls six blocs de combat sont visibles, dont le spectaculaire bloc n° 5, équipé d’une tourelle à éclipse. L’ensemble, encore doté de son armement et d’une centrale, mobilisait 161 hommes. Partiellement en ruine, la plupart des bâtiments ne sont pas accessibles et ne se visitent pas.
Informations pratiques :
Fort de Roche-la-Croix, Val d’Oronaye (Alpes-de-Haute-Provence) ;
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Dans les Alpes-de-Haute-Provence, d’autres constructions militaires sont notables et traduisent l’aspect stratégique de la région. Par exemple, on pourrait citer l’enceinte fortifiée de la cité médiévale de Colmars-les-Alpes, qui protège la quasi-totalité de la vieille-ville de ce village de 550 habitants. Aussi, la commune d’Entrevaux, ses tours, ses fortifications et son pont-levis peuvent être évoquées. Enfin, Seyne est un village de montagne entre l’Ubaye et la vallée de la Blanche qui a eu une importance stratégique, bénéficiant de fortifications érigées par Vauban, sous ordre de Louis XIV, au XVIIe siècle.
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