La Chambre régionale des comptes s’inquiète de la gestion de l’hôpital de Digne-les-Bains dans un rapport publié le 8 janvier. L’absence de projet d’établissement depuis près de vingt ans et des difficultés de gestion du personnel sont pointés.
La situation financière du centre hospitalier de Digne-les-Bains inquiète la Chambre régionale des comptes. Dans un rapport publié mercredi 8 janvier, l’institution met en lumière des difficultés qui compromettent le fonctionnement de l’établissement.
Avec ses 467 lits et places, cet hôpital joue un rôle essentiel dans l’offre de soins des Alpes-de-Haute-Provence. Il est le seul du département à disposer d’une activité de psychiatrie tout en proposant des soins en médecine, chirurgie et obstétrique.
Mais dans son rapport, la Chambre déplore l’absence d’un projet d’établissement, une sorte de feuille de route, depuis près de vingt ans. La structure navigue à vue. De plus, les contrats de pôle, qui définissent les objectifs, les moyens et les modalités de fonctionnement, ne sont pas mis en place. L’hôpital de Digne-les-Bains « doit en priorité renforcer son pilotage stratégique et organisationnel », écrit la CRC.
Les tensions liées à la démographie médicale aggravent la situation. Le recours massif à l’intérim pour les urgences, la réanimation, la maternité et la psychiatrie, pèse sur l’organisation et la sécurité des patients. L’établissement, déjà en difficulté pour attirer des professionnels, voit ainsi son attractivité encore réduite. De son côté, l’équipe de direction est qualifiée d’ « instable » à cause du turn-over.
Il convient de rappeler que durant l’été dernier, des jours de régulation ont été mis en place aux urgences en raison du manque de professionnels. Le personnel s’est ensuite mis en grève. Et le maire a mis l’État en demeure de trouver des médecins pour l’établissement.
La réforme des autorisations de fonctionnement, qui vise notamment à adapter l’offre de soins aux besoins de santé publique, n’arrange rien. Elle « implique de faire évoluer les services de réanimation et de soins critiques alors même que leur activité est structurellement déficitaire, tout comme la maternité et les urgences », observe la Chambre.
Et qu’en est-il de l’aspect purement financier ? Malgré des plans de redressement répétés, la situation financière reste « alarmante ». L’établissement n’est pas en mesure d’assurer les investissements nécessaires à la modernisation de ses infrastructures, notamment pour la psychiatrie générale, dont les conditions d’accueil sont jugées « inadaptées ». Le projet immobilier, pourtant subventionné à hauteur de 70%, est freiné par l’incapacité de financer les 30% restants.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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