Les échanges ont été musclés lors du conseil municipal de Toulouse, ce vendredi 10 décembre. C’était le premier pour les deux nouveaux groupes d’opposition nés de la scission d’Archipel Citoyen.
Les conseils municipaux toulousains sont loin d’être des moments de détente. Depuis plusieurs mandatures, l’ambiance y est tendue, les prises de becs fréquentes et les propos virulents. La séance de délibération des élus toulousains de ce vendredi 10 décembre ne déroge pas à la règle. D’autant qu’il s’agit du dernier conseil municipal de l’année. Et que deux nouveaux groupes d’opposition y font leur apparition : Alternative municipaliste citoyenne (AMC) et Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne (Tesc), nés de la scission d’Archipel Citoyen. Chacun consacrant ses propos liminaires à se présenter, réaffirmer ses valeurs et relancer ses combats, inchangés.
« AMC est un groupe qui propose un modèle de ville dans lequel tout le monde a sa place, pas uniquement vos amis et généreux donateurs Monsieur Moudenc », attaque d’emblée Agathe Roby, coprésidente de la nouvelle formation. L’élue fait référence à un article de Médiacités paru ce lundi 6 décembre, révélant que le maire de Toulouse aurait récolté un montant record de plus de 300 000 euros de dons pendant sa dernière campagne municipale. « Vous répétez les propos d’un média qui se prétend indépendant alors qu’il est en réalité partisan. Vous sous-entendez qu’il y aurait un retour de notre part à nos donateurs ? Ils sont invités à des pots de l’amitié, à des galettes des rois et rien de plus. Tout autre propos est mensonger », répond tout net Pierre Esplugas-Labatut pour la majorité.
Pour le Tesc, Michèle Bleuze a elle aussi quelques reproches à adresser au maire de Toulouse. Elle l’accuse d’« avoir fait allégeance à Mr Macron » , d’avoir « réaffirmé ses valeurs d’une droite extrême » par son soutien à Valérie Pécresse, d’être « un maire qui divise et stigmatise ». « Cette année 2021 se clôture durement pour le plus grand nombre, et vous y avez une part de responsabilité », lance l’élue d’opposition à Jean-Luc Moudenc. Tandis que Maxime Le Texier, autre coprésident d’AMC, dénonce « la brutalité et le mépris » de l’édile à l’égard de la démarche Archipel Citoyen : « Vous nous qualifiez dans la presse de ‘’fondamentalistes’’. Fondamentalistes, vous vous rendez compte de ce que vous dites ? ». L’intéressé ne lui répond pas.
C’est Pierre Esplugas-Labatut qui prend finalement la parole pour la majorité, « sans trop savoir par quoi commencer ». « J’avoue que je suis sidéré par la violence des propos de tous les intervenants à l’égard de Jean-Luc Moudenc. Hé oh ! Nous sommes une équipe municipale de 53 élus ! Nous sommes là, hé oh ! Bien sûr, Jean-Luc Moudenc est le patron de cette équipe, mais arrêtez de ne vous adresser qu’à lui. C‘est faire injure au travail collectif qui est le nôtre et que vous appelez de vos vœux ». Sacha Briand, chargé des finances de la Ville rose, estime de son côté « ne pas avoir entendu une seule proposition concrète de la part de l’opposition ». « Vous êtes incapables de vous mettre d’accord. D’ailleurs, il n’y a plus d’Archipel Citoyen, c’est aujourd’hui un archipel tout court. »
La logique voudrait que de tels échanges d’amabilités aient encore lieu au Capitole en 2022.
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