« Campagne dématérialisée » et report du scrutin, Antoine Maurice, candidat écologiste aux régionales, évoque l’impact d’un éventuel reconfinement sur les élections.
« La priorité reste la santé », rappelle Antoine Maurice, candidat Europe-Ecologie Les Verts (EELV) déclaré aux élections régionales, qui s’interroge sur l’avenir de cette échéance démocratique en pleine deuxième vague de Covid. Comme tous les Français, il attend l’allocution d’Emmanuel Macron, le président de la République, ce mercredi à 20 heures. Dans son intervention télévisée, le chef de l’État devrait annoncer un durcissement des restrictions sanitaires et évoquer, très probablement, la nécessité d’un reconfinement.
Une décision qui aura, entre autres, un impact sur une campagne électorale qui démarre à peine, voire sur la tenue du scrutin prévu le 15 mars prochain. D’autant que le Président de la République avait averti, il y a deux semaines, que la crise sanitaire risquait de durer « au moins jusqu’à l’été 2021 ». Il va donc falloir « apprendre à vivre avec le virus, mais également apprendre à faire vivre la démocratie pendant ce temps de crise », prévient le candidat écologiste.
« Si l’on maintient les élections, il faut s’assurer de préserver les moyens du débat. Dans le cas contraire, nous serions favorables à un report », réagit Antoine Maurice. En effet, si celui envisage de s’adapter aux mesures sanitaires et de mener une campagne « la plus dématérialisée possible », la possibilité de la mener physiquement auprès de la population est, à ses yeux, une condition indispensable au bon fonctionnement de la démocratie. « Sinon, il se crée très vite un décalage entre ceux qui sont aux responsabilités et les autres candidats. Ces situations de confinement favorisent les sortants qui peuvent utiliser la communication institutionnelle pour continuer à faire parler d’eux », ajoute-t-il.
Dans tous les cas, celui-ci espère des annonces rapides sur le sujet. « On ne peut pas tenir la démocratie en laisse indéfiniment, en maintenant les citoyens dans l’attente en permanence. Il faut des réponses avant le dépôt des listes pour éviter la confusion que l’on a connue lors des municipales », presse Antoine Maurice. En revanche, le candidat écologiste estime qu’un report ne pourrait plus s’envisager au-delà de trois mois. Et, surtout, il trace une ligne rouge dans le calendrier : les présidentielles. « C’est une élection qui conditionne les scrutins qui la suivent directement. En influençant les régionales, il existe un risque de concentrer les pouvoirs aux mains de la majorité présidentielle et, ainsi, de porter atteinte à la démocratie française », alerte le candidat.
Si la première vague de l’épidémie avait fortement impacté les élections municipales, pour lesquelles on avait relevé un taux d’abstention record, Antoine Maurice reste optimiste sur la mobilisation autour du scrutin régionales. « Ce n’est pas forcément un handicap. Tout dépend de notre capacité à faire une bonne campagne. Car la crise sanitaire n’empêche pas d’avoir une analyse politique. Au contraire, elle permet aussi de questionner les politiques menées par nos gouvernants », assure le candidat qui espère convaincre les citoyens que « glisser leur bulletin de vote dans l’urne peut être plus utile que se morfondre dans l’idée d’une crise inéluctable ».
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