CONTINUITE. Jacqueline Winnepenninckx-Kieser, enseignante en économie et en gestion à la retraite est élue au conseil municipal de Toulouse en 2014. Elle siège depuis 2015 au conseil départemental de la Haute-Garonne sous l’étiquette politique du Modem.
Par Kevin Figuier
Avec un nom aussi long et aux tonalités peu communes dans le Sud-Ouest, quelques explications s’imposent. Née en 1953 à Viry-Noureil (Aisne) d’ “un père belge arrivé en France dans les années 1940 qui se marie avec une picarde ». Elle est une fille issue du monde de l’agriculture, sa scolarité se passe « dans une école religieuse puis dans un lycée de jeunes filles de Saint-Quentin ». Après quoi, elle se lance dans des études de commerce avec l’Ecole supérieure de commerce d’Amiens (ESC), aujourd’hui dissoute.
Diplôme en poche, elle se marie et a « rapidement des enfants » et choisit la voie de l’enseignement. « La profession d’enseignante était plus compatible avec une vie de famille que de devenir, par exemple, directeur de supermarché. C’est donc plus par convenance personnelle mais aussi par le fait que j’affectionne les matières que je devais enseigner », explique-t-elle.
Agrégée, elle débute sa carrière de professeure en économie et en gestion dans un lycée à Creil, « c’est un peu la banlieue rouge de Paris », se souvient encore Jacqueline Winnepenninckx-Kieser. « J’avais des classes de fille, donc je n’ai pas trop eu de soucis », relativise-t-elle. Suite à « divers événements de la vie », elle s’installe en 1999 à Toulouse et dispense des cours au lycée Ozenne et à l’INSA à partir de 2002 jusqu’à l’âge de la retraite après trente-trois de carrière.
Son entrée dans la vie militante s’est faite naturellement mais progressivement. Ce sont « les débats, avec ses étudiants, qui [lui ont] fait penser que finalement la thématique de l’économie a un lien avec la politique ». « Les décisions macro-économiques sont prises par les politiques, comme par exemple le taux d’imposition et les orientations industrielles », explique l’ex-enseignante.
« On temporise suffisamment les idées extrémistes »
Insatisfaite des choix politiques du gouvernement en 2007, elle s’encarte au Modem en estimant que c’est « la meilleure façon d’aborder la politique et en mettant les mains dans le cambouis ». En lisant le programme du parti de François Bayrou, Jacqueline Winnepenninckx-Kieser est certaine que les propositions « se rapprochent au mieux de [ses] valeurs humanistes qui sont de comprendre les difficultés sociales, d’être attentif à limiter les inégalités tout en étant favorable à une liberté du commerce », se justifie l’élue. En tant que professeur d’économie, elle a « étudié les économies dirigées » et pense qu’« elles n’ont pas été un modèle de succès ». « La prospérité, estime l’enseignante, repose sur la liberté du commerce d’une manière encadrée de façon souple. »
Après trois batailles électorales, dont une pour les législatives face à Carole Delga dans le Comminges, elle rencontre Jean-Luc Moudenc en « automne 2013 ». Un homme « ouvert et très cordiale » selon elle. Elle en a d’ailleurs profité pour « exprimer [ses] réserves à s’associer à l’UMP ». Quid des élus encore plus à droite que l’UMP, comme Olivier Arsac, adjoint au maire chargé de la prévention et de la sécurité, appartenant à Debout la France. Le débat sur la « vidéoprotection » et « le renforcement des forces de police » explique « au départ » Jacqueline Winnepenninckx-Kieser ne « pas y être favorable ». Elle assure maintenant qu’ « il n’y a pas de liberté sans sécurité » mais concède aussi que la personnalité d’Olivier Arsac « est un peu extrémiste mais qu’il est suffisamment temporisé par les autres éléments de l’équipe ».
Devenue maire de quartier et conseillère municipale déléguée en 2014, elle remporte, une année plus tard, un siège de conseillère départementale en Haute-Garonne.
Dates-clés :
1999 : S’installe à Toulouse
2008 : Première campagne électorales aux municipales dans le Comminges.
2014 : Elue conseillère municipale déléguée à Toulouse et maire de quartier.
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