Parmi les 12 candidats initialement en lice pour la mairie de Toulouse, seulement trois ont obtenu les suffrages suffisants pour accéder au second tour des municipales, le 28 juin prochain. Qui bénéficiera des consignes de vote des candidats exclus de la deuxième étape de ces municipales ?
Ils étaient 12 à s’affronter le 15 mars dernier, lors du premier tour des municipales de Toulouse. Aujourd’hui, seul trois d’entre eux sont encore en lice pour le second tour. Parmi eux, Jean-Luc Moudenc, le maire sortant, avec sa liste divers droite Aimer Toulouse. Arrivé en tête avec 36,19% des voix, il devra faire face à une potentielle union des gauches. En deuxième position Antoine Maurice et sa liste Archipel Citoyen (27,57% des voix) a lui déjà fusionné avec la liste de Pierre Cohen (5,66%).
Une fusion à laquelle Nadia Pellefigue (18,53% des voix) dernière des trois candidats qualifiés pour le second tour, pourrait bien s’ajouter. Cette décision encore « en cours de négociations », pourrait changer l’issue du scrutin le 28 juin et peser en faveur d’Archipel Citoyen qui pourrait récupérer tout ou partie des 5 000 voix de Pierre Cohen et des quelque 16 000 voix que représente Nadia Pellefigue. Mais quelles sont les consignes de vote des autres candidats pour le second tour de ces municipales ?
Issu de la majorité sortante mais parti sous étiquette indépendante, Franck Biasotto est arrivé cinquième à l’issue du premier scrutin, avec sa liste Toulouse belle et forte, enregistrant 2,94% des votes (2 594 voix). Pour lui, c’est clair : « Je ne voterai pas Moudenc. » Désireux de véritables changements pour la Ville rose, il estime que son projet « est plus proche de celui de Nadia Pellefigue, plus éthique que celui d’Antoine Maurice ». « La première prône une écologie réaliste en prenant vraiment en compte l’économie et les activités toulousaines. En revanche si elle se rallie au second et que les points que je soutiens dans son projet sont bafoués, je m’abstiendrai », assure-t-il.
Pour Quentin Charoy et sa liste Toulouse animaliste qui a réalisé 1,52% des votes (1 342 voix), il n’y aura pas de consigne. « Mais globalement, Archipel citoyen est la liste la plus prometteuse pour les animaux, notamment avec la végétalisation des assiettes et ses projets concernant les refuges », concède la candidat. En revanche, il soutient que l’alliance d’Antoine Maurice et Nadia Pellefigue serait « incompatible » avec la vision de son parti, en raison des « subventions qu’elle souhaite donner aux chasseurs et aux pêcheurs ».
Du côté de Francis Manaud, en tête de la liste Debout Toulouse (0,95% des votes), la nouvelle vient de tomber. « Il faut faire barrage à l’union de gauche » annonce Damien Jeanne, porte-parole de la liste soutenue par le parti Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan. « Nous restons un mouvement souverainiste, gaulliste. Pour nous, une majorité de gauche est synonyme de laxisme en termes de sécurité. Nous travaillons à l’union des droites », insiste-t-il.
Pour En avant Toulouse menée par Peov Chankiry Duch (0,14% des votes), la décision sera difficile. « Nous sommes un parti trop jeune pour donner des consignes de votes. A titre personnel, je dirais que les projets de Jean-Luc Moudenc et d’Antoine Maurice me semblent aussi bien. Je trancherai en me concentrant sur l’homme et non uniquement sur le projet. »
Quentin Lamotte, candidat RN (4,31% des votes), ne donnera pas de consignes de vote pour le second tour de ces municipales lui non plus. « Naturellement, on se dit qu’on est plus proche de la droite, mais quand on voit que Jean-Luc Moudenc a mis en place les 20 kilomètres-heure en ville pendant le confinement ou encore l’écriture inclusive sur les affichages publics, on se dit qu’il a tout simplement appliqué le programme d’Archipel citoyen pour draguer l’électorat bobo de gauche d’Antoine Maurice ». La liste Rassemblement Toulousain ne se positionnera donc pas « car Jean-Luc Moudenc va là où est son intérêt et non là où sont ses convictions ».
Même conclusions pour Malena Adrana et sa liste Lutte ouvrière (0,46% des votes). « Nous sommes communistes. Ni dieu, ni maîtres. Que le maire soit de gauche ou de droite, ce sera catastrophique. Il faut arrêter de faire croire que l’édile de Toulouse nous sauvera d’Airbus et de ses centaines de suppressions de postes ». Une chose est sûre pour cette militante, « la gauche a eu sa chance. Si elle n’arrive pas au pouvoir c’est bien qu’elle n’a pas satisfait, ni fait mieux que la droite ».
Pauline Salingue, tête de liste Toulouse anticapitaliste (1,52% des voix), ne veut pas de Moudenc au Capitole «représentant local de Macron ». Mais reste pour l’instant indécise quant à la gauche : « Archipel citoyen veut engager des investissements inutiles tels que la troisième ligne de métro. Nous sommes contre. Nous avons également combattu la politique PS de Nadia Pellefigue. » La candidate donnera toutefois des consignes de vote « une semaine avant le second tour ». « Peut-être que ce sera envers la liste d’Archipel Citoyen car nous croisons plusieurs des colistiers d’Antoine Maurice, à nos côtés lors des mobilisations. Rien n’est arrêté pour l’instant. »
Faute de pouvoir joindre un interlocuteur de la liste de Julian Menendez “Toulouse aux travailleurs” (0,22% de votes), aucune consigne de vote n’a été recueillie.
Pauline Vilchez
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