En annonçant sa candidature aux prochaines élections municipales, le 20 septembre dernier, Jean-Luc Moudenc s’est rendu maître des horloges. Il impose désormais son tempo à tous les partis susceptibles d’intégrer sa liste. À commencer par LREM, qui a manifestement accepté de se plier à son calendrier.
Débutées avant l’été, les discussions entre La République en marche (LREM) et Jean-Luc Moudenc se poursuivent « dans une atmosphère très sereine et constructive », nous indique le maire de Toulouse. Il s’agit toujours de décider s’ils feront ou non route ensemble vers les élections municipales. Parmi les convives figurent Jean-Marie Girier, membre de la Commission nationale d’investiture (CNI) du parti de la majorité présidentielle, Jean-François Portarrieu, le député de la 5e circonscription de Haute-Garonne ou encore Stanislas Guérini, le délégué général de LREM.
L’annonce officielle de la candidature de l’édile, par une lettre distribuée aux habitants datée du 20 septembre, n’a pas refroidi l’ambiance. Au contraire : « C’était un non-évènement, tout le monde s’y attendait. Mais cela a permis de clarifier les choses. Jean-Luc Moudenc a indiqué vouloir rassembler le plus largement possible, jusqu’aux progressistes. Et en se détachant des Républicains, il s’exonère de toute désignation ou de tout soutien de l’appareil politique de son parti. Ainsi, les conditions sont réunies pour avancer et trouver un accord », se félicite Pierre Casteras, le référent des macronistes en Haute-Garonne.
Il reste toutefois à trouver un calendrier commun. En effet, la CNI doit se réunir le 10 octobre prochain, à Paris, pour annoncer qui seront les maires sortants, quelle que soit leur couleur, que LREM soutiendra en 2020 : « À ce moment-là, il conviendra d’arrêter les compteurs, et décider si, oui ou non, nous allons plus loin », indique Pierre Casteras. Sauf qu’en se présentant, le candidat toulousain a défini d’autres échéances : « Les partis ont un rôle important dans notre démocratie, ils vont participer selon les règles que je fixe. Ceux qui sont intéressés pour intégrer notre démarche ont jusqu’au 30 octobre pour se positionner de manière formelle ». Une façon, pour Jean-Luc Moudenc, d’imposer son tempo, comme l’admet finalement le référent départemental de LREM : « C’est le roi des horloges qui tournent toutes seules ! Il est bien connu pour savoir jouer la montre et gagner du temps. Le calendrier, au fond, on est d’accord… Que ce soit le 10 ou le 30 octobre, on n’est pas à un jour près ». Un peu comme s’il s’agissait de choisir la date du mariage…
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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