Les Toulousains ont voté différemment du reste de la France lors du scrutin européen du 26 mai. Dans les urnes, ils ont placé les écologistes juste derrière La REM et loin devant toutes les autres formations. Cela pourrait avoir des répercussions sur les stratégies adoptées pour les municipales de 2020.
C’est une vague verte comme on n’en a rarement vu dans la Ville rose. Avec plus de 21,3 % des voix, Europe Écologie-les Verts se place en deuxième position du scrutin européen à Toulouse, trois points seulement derrière La République En Marche. « On peut toujours s’attribuer des lauriers, cela fait toujours plaisir, mais c’est un phénomène qui touche toute l’Europe, en particulier les grands centres urbains » commence Régis Godec, élu vert à la mairie et à la Métropole. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes loin devant tous les autres », ne peut-il s’empêcher de constater. En effet, le Rassemblement National est relégué dix points derrière EELV et les autres partis de gauche ne sont pas même parvenus à dépasser la barre des 10 % à Toulouse, comme ailleurs. « Il y a une recomposition politique autour de l’écologie et la possibilité d’une alternative à la politique de Jean-Luc Moudenc. Mais il ne suffira pas de coller des logos qui vont bien ensemble. Il faudra se rassembler sur un même projet », avertit Régis Godec.
Ce qui ne semble pas illogique aux yeux de l’insoumise Claire Dujardin : « Nous sommes souvent ensemble sur le terrain, et il est évident que nos programmes sociaux et environnementaux sont proches. Mais ce sont les militants qui décideront d’un éventuel rapprochement. » Le sénateur PS de Haute-Garonne, Claude Raynal, semble déjà prêt : « Est-ce que la gauche la plus bête du monde est capable de se rassembler ? Je réponds oui. Ce sera notre travail, à partir d’aujourd’hui. »
L’autre grande surprise de ces européennes toulousaines est le score du parti Les républicains, à 7,4 % des voix. « C’est un avertissement sans frais qui confirme que nous devons élargir notre socle au-delà de la droite conservatrice pour gagner les prochaines municipales. Mais ce serait une erreur d’y calquer les résultats des élections européennes. Il y a des enjeux qui sont exclusivement locaux et une personnalisation des candidats beaucoup plus forte, » analyse Pierre Esplugas-Labatut, le porte-parole haut-garonnais.
Du côté de La REM, Pierre Casteras prévient que « Jean-Luc Moudenc devra assumer le résultat de la liste qu’il a soutenu » et appelle à un rassemblement des progressistes de la droite et du centre en 2020, « avec un fort discours écologique ».
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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