Lancé le 15 janvier, le Grand débat national a pris fin le 15 mars dernier et les contributions en ligne ont été bloquées ce lundi 18 mars. Que retiennent les responsables départementaux de LR, du PS et de LREM de cette première étape de consultation ?
La première séquence du Grand débat national se termine, trois mois après son ouverture en réponse au mouvement des Gilets jaunes. Avec plus de 10 000 réunions à travers le pays, 16 000 cahiers de doléances disponibles en mairie et 1,4 million de contributions sur le site dédié. « Cette démarche inédite est un succès populaire », selon Pierre Castéras, référent En Marche de Haute-Garonne, qui vante la « qualité des débats » et souligne que le département « a été le quatrième contributeur national ».
Si elle reconnaît que l’initiative était bienvenue « pour libérer la parole », Laurence Arribagé, présidente du parti Les Républicains en Haute-Garonne, relève une participation assez faible : « On parle de 160 000 contributeurs sur Internet, ce n’est pas extraordinaire. » Sébastien Vincini, premier secrétaire fédéral du PS, remarque de son côté « l’intérêt décroissant des Français pour ces réunions » et évoque un one-man-show du président de la République lors de ses rencontres avec les élus, « comme s’il était en campagne ». « Une polémique purement politicienne », répond Pierre Castéras, pour qui ce Grand débat national « a permis à ceux qui ne sont jamais entendus de prendre la parole ».
Au-delà de la forme, que retenir du fond, alors que des conférences régionales citoyennes se poursuivent les 22 et 23 mars, notamment à Toulouse ? Pour le référent LREM, trois revendications se dégagent : une volonté de participer à la chose publique, davantage de justice et une plus grande cohésion sociale et territoriale. « Il faut une reconstitution des contributions pour tout mettre à plat et proposer un ensemble de réponses. Le gouvernement doit accélérer le train des réformes et faire de la pédagogie pour montrer que cela va dans le sens des attentes des Français », insiste-t-il.
Après les nouvelles violences du week-end, la présidente des Républicains 31 « espère qu’Emmanuel Macron va annoncer des mesures concrètes sur le pouvoir d’achat, la fiscalité et les dépenses publiques ». « Il faut répondre aux attentes de ceux qui ont participé », ajoute Laurence Arribagé. De son côté, Sébastien Vincini regrette que l’indexation des retraites sur l’inflation et le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) soient « deux sujets tabous pour Emmanuel Macron ». Il faut selon lui « ouvrir un Grenelle sur les questions de la dépense publique, de la fiscalité et des salaires, en impliquant les corps intermédiaires ». Face à l’absence de réponse et de calendrier, les deux représentants d’opposition craignent « une grande désillusion » et se demandent si le président de la République « ne joue pas la montre jusqu’aux élections européennes ».
Paul Périé
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires