Dans une période charnière entre deux crises, sanitaire et économique, Georges Méric, le président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, dévoile les points essentiels de son plan d’action pour une société inclusive, tel que le revenu de base. Son ambition : rompre avec la « mondialisation injuste » et bâtir un « avenir souhaitable ».
Georges Méric, le président du Conseil départemental de la Haute-Garonne défend le revenu de base © Nicolas Belaubre – Journal ToulousainUn mois après la levée du confinement, Georges Méric, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, a présenté son Plan d’action pour une société inclusive, ce jeudi 18 juin. Un programme censé répondre aux difficultés économiques qui se profilent et qui prolonge le Plan d’urgences sociales lancé en pleine crise sanitaire.
« Nous sortons d’une période d’urgence pour entrer dans une phase de construction du monde de demain. La crise du Covid-19 a démontré les limites de la mondialisation et du néolibéralisme débridé et a permis une réflexion sur les valeurs et les choses essentielles de la vie. Nous voulons répondre aux aspirations exprimées par les Français : relocaliser les secteurs stratégiques, produire et consommer local, valoriser les premiers de corvée (aide-soignants, éboueurs, caissiers…), lutter contre la précarité et sortir de l’hypermétropolisation des territoires », introduit le président du Conseil départemental.
Ce dernier dessine les contours de cet « avenir souhaitable » autour de quatre principes fondamentaux : la solidarité, l’inclusivité, la volonté émancipatrice et le « réenchantement de la pratique démocratique ». Une fois posées les valeurs qui orientent sa politique, Georges Méric en a recensé les principaux leviers et champs d’action.
Tout d’abord, le président du Conseil départemental de la Haute-Garonne a réaffirmé le rôle de la collectivité locale en termes de solidarité. Notamment auprès des plus démunis. En pleine crise sanitaire, le Département avait, entre autres, déployé un budget de 2,2 millions d’euros pour distribuer des « bons solidaires » alimentaires. Une mesure d’urgence qui sera prolongée par l’instauration de la gratuité de la cantine pour l’ensemble des collégiens, indépendamment de leur situation sociale.
Par ailleurs, Georges Méric a renouvelé auprès du gouvernement sa demande d’expérimenter le revenu de base en Haute-Garonne. « C’est un outil d’inclusion républicain et de respect de la dignité humaine. Il permet non seulement de pallier les carences du système actuel, mais en simplifiant les dispositifs d’aide spécifiques, il permet une meilleure réactivité. Ce qui s’avère particulièrement utile en temps de crise. Le revenu de base peut être une réponse à la vague scélérate qui arrive », argumente Georges Méric. Enfin, celui-ci promet une augmentation de 15 % du budget alloué aux subventions pour les associations, afin de venir en aide à ces structures particulièrement impactées par le confinement.
« Nous devons rompre avec nos modes de fonctionnement. Désormais, nous devons cesser de dominer la nature et apprendre à nous fondre dans notre écosystème. Vivre en symbiose avec lui », alerte Georges Méric. Un changement de rapport au monde qui passe, selon lui, par le rapprochement de l’emploi et de l’habitat, le développement des circuits courts et une consommation de produits alimentaires locaux et issus de l’agriculture biologique. Autre piste de réflexion évoquée par le président du Conseil départemental, le développement du télétravail (14 000 agents de la collectivité ont déjà adopté ce mode de travail) et le soutien à l’émergence de tiers lieux. Par ailleurs, le Département s’engage à réaliser 1 000 places de parking dédiées au covoiturage, d’ici la fin du mandat, en 2021.
Afin de soutenir la relance de l’activité sur son territoire, le Conseil départemental s’est engagé à maintenir son niveau d’investissement pour l’année 2021. « Nous travaillons à relancer le plus rapidement possible les chantiers interrompus par la crise. Pour l’année 2020, nous avons maintenu les 240 millions d’investissements prévus. Notamment avec la réalisation programmée de 12 collèges d’une valeur de 15 millions d’euros chacun », détaille le président. Celui-ci souhaite également développer l’économie sociale et solidaire ainsi que le tourisme local. « Nous souhaitons promouvoir un tourisme familial, durable, patrimonial et basé sur l’itinérance douce », projette Georges Méric. Le Conseil départemental a d’ailleurs lancé quatre offres promotionnelles visant à inciter les habitants à pratiquer un tourisme local et solidaire.
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