Olivier Arsac face à Romain Jammes
Pour
Olivier Arsac, Adjoint au maire de Toulouse en charge des politiques de prévention et de sécurité
“Pourquoi se priver de tous les moyens d’apporter de la sécurité aux Toulousains ? Je vois au moins six raisons de ne pas s’en priver :
1 – D’abord le coût du dispositif n’est pas important car il ne représente que 0,2 % des dépenses de la Ville de Toulouse inscrites au budget 2015.
2 – Ensuite parce que lorsqu’on a des zones de délinquance géographiquement concentrées la vidéoprotection est dissuasive et permet d’atténuer une situation de tension.
3 – Lorsque des actes de délinquance sont commis, la vidéoprotection est une aide aux enquêtes judiciaires précieuse qui permet de faire la preuve. La vidéoprotection est donc un auxiliaire de justice bienvenu.
4 – Par ailleurs, elle permet d’optimiser les moyens humains en amenant en direct les patrouilles là où on constate des événements à chaud, c’est donc une meilleure efficacité des moyens humains que nous attendons.
5 – À l’évidence le dispositif a prouvé son efficacité un peu partout en France, et par exemple à Castanet-Tolosan. Dans cette ville on a pu constater dans l’année qui a suivi l’installation de la vidéo, une baisse de 20 % de la délinquance alors que celle-ci avait augmenté de 20 % dans les communes périphériques.
6 – Enfin, la vidéoprotection est pour moi une protection des libertés publiques, les logiciels préservent l’intérieur des habitations en masquant les images et cela permet à chacun d’aller et venir dans la rue sans se priver, par crainte de violence. C’est en cela que la vidéo est garante aussi de liberté”
Contre
Romain Jammes, Co-secrétaire du Parti de Gauche à Toulouse
“Au-delà du débat qu’on peut avoir sur la réalité ou le fantasme du sentiment d’insécurité, ou sur le principe même de la vidéosurveillance, la question est : est-ce que les caméras sont un outil qui permet de rendre nos rues plus sûres ? De nombreuses villes ont développé ce dispositif, parfois jusqu’à la caricature. Or, aucune de ces expériences ne montre son efficacité aussi bien pour la prévention que pour l’appui aux enquêtes policières. À Nice, chaque caméra est utile moins d’une fois par an pour les enquêtes, et la police a renoncé à en faire un dispositif prioritaire pour l’intervention directe. À Lyon, les quartiers équipés de vidéosurveillance n’ont pas fait l’objet d’une baisse particulière de la criminalité par rapport aux autres de composition sociologique semblable. Cet outil est un fantasme, mais un fantasme cher. Installation, maintenance, personnel surveillant les écrans, le prix devient vite rédhibitoire si bien que de nombreuses villes y renoncent rapidement devant le manque d’efficacité. C’est peut-être un outil électoraliste qui a fait ses preuves, mais certainement pas un outil capable d’améliorer notre ville et encore moins nos vies.“
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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