Lors du conseil de Toulouse Métropole de ce jeudi 16 décembre, dédié au vote du budget primitif 2022, les élus de la majorité et de l’opposition ont ferraillé sur des questions économiques. La séance a également été marquée par un débat sémantique sur le « fondamentalisme » des partisans de l’écologie politique.
Lors de la séance du conseil de Toulouse Métropole de ce jeudi 16 décembre, dédiée notamment au vote du budget primitif 2022, les élus de la majorité et de l’opposition ont ferraillé, comme à leur habitude, sur des questions économiques. Principalement au sujet du financement de la troisième ligne de métro et de la LGV Bordeaux-Toulouse. La séance a également été marquée par un débat sémantique houleux sur le « fondamentalisme » des partisans de l’écologie politique.
Lors des tours préliminaires de parole, Marc Péré, membre du groupe d’opposition Archipel pour une Métropole citoyenne (AMC), s’est appuyé sur un récent article de Médiacités pour s’interroger à nouveau sur le financement de la troisième ligne de métro. Celui-ci s’est notamment inquiété du faible taux de participation de la Banque européenne d’Investissement (BEI).
En effet, l’institution chargée d’assurer des emprunts pour les collectivités locales européennes et leur permettre de financer leurs projets ne contribue qu’à hauteur de 10 % du budget global du Plan de déplacement urbain (PDU) de l’intercommunalité et aurait, dans son rapport, refusé de flécher son soutien sur la nouvelle ligne de métro toulousaine. Un taux de participation relativement faible en comparaison des habitudes de cet organisme, sur un projet d’ampleur dont le budget avoisine les 3 milliards d’euros.
« Les deux seules entités indépendantes amenées à se prononcer sur ce sujet (la BEI et les rapporteurs de l’enquête d’utilité publique, NDLR) ont fait le choix de ne pas valider le tronçon Sud de la troisième ligne qu’elles jugent mauvais », renchérit Marc Péré qui demande que le rapport de la BEI soit communiqué aux élus afin de comprendre les motifs de ces réserves.
Au-delà des considérations sur les aspects chiffrés, de nombreux élus d’opposition ont regretté que l’élaboration et le vote du budget primitif 2022 se fassent dans le cadre d’un Pacte fiscal et financier qui permet à Toulouse Métropole de se prononcer sans l’aval des communes concernées. Le budget présenté n’étant pas voté dans les différents conseils municipaux. « Ce pacte n’en est pas un, car l’une des parties, les communes en l’occurrence, n’a pas son mot à dire », s’indigne Marc Péré. Un manque de transparence et un court-circuit démocratique immédiatement contesté par Sacha Briand qui assure que « tous les projets de délibération sont adressés aux conseillers municipaux de toutes les communes ».
« À chaque séance, Marc Péré fait mine de découvrir des points que l’on a déjà évoqué auparavant. Dans sont rapport, la BEI a expliqué qu’elle se positionnait sur le plan mobilité de Tisséo Collectivité, qui permet dans son ensemble de développer les transports en commun », a d’abord répliqué Sacha Briand, vice-président de Toulouse Métropole en charge des finances, avant de rappeler que les 400 millions d’euros d’apport de la BEI sont un prêt que Toulouse Métropole devra rembourser et non une subvention. Puis de préciser que « l’engagement de la BEI fonctionne surtout comme un label qui vient démontrer la capacité de remboursement de la collectivité et rassurer les autres investisseurs potentiels ».
Celui-ci, comme l’avait fait Jean-Luc Moudenc, le président de Toulouse métropole, avant lui a également rappelé que Tisséo Collectivité s’est vu remettre plusieurs prix récompensant sa politique d’investissement. Une preuve, aux yeux de la majorité, de la cohérence et de la légitimité de leurs choix en matière de transports en commun.
Un peu plus tôt dans la séance, Thomas Karmann, coprésident du groupe Toulouse Métropole Écologiste et Citoyenne pour des territoires solidaires (MECTS), qui déplorait un bouclage « à la hâte » du plan financier de la LGV Bordeaux-Toulouse, s’était plaint d’une « surenchère des mots » de la part de la majorité qui avait qualifié le maire de Bordeaux de « fondamentaliste », suite à son refus de s’engager dans la réalisation de la LGV. Un vocable à connotation religieuse que ce dernier avait jugé inapproprié.
Alors qu’il répondait à des accusations de passage en force sur les grands chantiers des projets structurants de la métropole, Sacha Briand a réaffirmé la détermination de la majorité à mettre en œuvre la construction de ces équipements « non par obstination, mais par volonté ». Se revendiquant d’une écologie pragmatique, le grand argentier de la collectivité filait alors la métaphore : « L’écologie politique est une religion qui ne respecte pas l’être humain ».
Pour justifier sa pique, celui-ci a donc décrit ses adversaires écologistes comme une « minorité qui impose aux autres de pas manger de foie gras, d’avoir un sapin ou de faire Paris Toulouse en vélo ». Une caricature qui n’a pas été du goût de l’opposition qui a demandé des excuses, peu avant la pause de midi. Une opportunité irrésistible pour Jean-Luc Moudenc d’annoncer, non sans délectation, le menu du jour : Du « bon foie gras » !
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