Il fait partie de ces élus ancrés dans les territoires ruraux. Rescapé de la vague Macron aux dernières législatives, il est député Les Républicains de la première circonscription du Lot. Dans l’hémicycle, son fort caractère a fait de lui une des voix de l’opposition. – Vanessa Vertus
© DRAurélien Pradié a le phrasé de ceux qui font de la politique depuis longtemps. Ce jeune député de 31 ans, élu sous l’étiquette Les Républicains dans la première circonscription du Lot a déjà 10 ans de carrière derrière lui. Son orientation ne relève pas de l’héritage familial mais d’une passion… pour le président Jacques Chirac.
Un penchant pour la droite lui valant quelques difficultés pour s’imposer sur l’échiquier politique local, sur les terres radicales-socialistes du Lot qui l’ont vu grandir. À 21 ans pourtant, il est élu conseiller général, le seul de droite. « J’ai fait le tour des maisons avec ma mobylette et j’ai battu mon instituteur », se plaît-il à répéter. Au même âge, il délaisse les bancs de la fac de droit pour faire de la politique à plein temps tout en se défendant de faire le jeu des appareils. « Mon école, c’est celle de la démocratie locale. Je dois des comptes aux Lotois pas à des réseaux partisans », explique-t-il. Un apprentissage qui porte ses fruits puisqu’il devient, à 28 ans seulement, maire de Labastide-Murat et président de la communauté de communes fédérée autour de son village.
Trois ans plus tard, c’est l’Assemblée nationale. Dans l’hémicycle, Aurélien Pradié se fait vite remarquer et est rappelé à l’ordre par le président De Rugy qui le juge trop agité. Ce comportement qu’il nomme lui-même “turbulence démocratique” lui permet d’affirmer ses positions et au passage de tacler « le manque d’idées des députés macronistes. Ils parlent d’efficacité, jamais de convictions », persifle l’élu.
Face aux ordonnances Macron pour réformer le Code du travail, il a préféré s’abstenir. « Cette loi Travail ne protégeait pas assez les salariés. La politique est là pour défendre les gens modestes », estime le député. Ce positionnement original à droite, Aurélien Pradié, n’hésite pas à l’afficher. Quitte à se placer à contre-courant de son parti à présent dirigé par le très droitier Laurent Wauquiez et dont il est proche. « Il le sait, je ne suis pas en accord avec lui sur tout. Quand vous assumez vos points de vue, on vous respecte », commente l’élu. Une liberté qui, pour l’heure, semble lui convenir.
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