Ce mercredi 17 juin, Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout le France, s’est rendu à Toulouse à la rencontre de ses militants et pour soutenir Damien Lempereur, tête de liste aux régionales sur la future grande région.
Par Simon Pialat
Six mois avant les régionales, Nicolas Dupont-Aignan est en virée en Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillon. Aujourd’hui mercredi à Toulouse, le patron de Debout la France entend «soutenir ses militants locaux» mais aussi sa jeune tête de liste Damien Lempereur sur la future grande région. Territoire très cher au trentenaire représentant le parti, avocat indépendant en droit du travail, né à Tarbes puis étudiant dans la ville rose. Les deux personnages se connaissent d’ailleurs très bien puisque Damien Lempereur a été directeur stratégique de la campagne présidentielle du patron de DLF en 2012. Il confie d’ailleurs que c’est une rencontre, en 2008 avec ce dernier, qui lui a «redonné goût à la politique» alors qu’il n’aspirait à rejoindre ni l’UMP (aujourd’hui «Les Républicains»), ni le PS. Aujourd’hui, tous deux souhaitent s’exprimer sur les régionales. Mais avant de s’attarder sur celles-ci, Nicolas Dupont-Aignan revient sur le dossier sensible de l’aéroport Toulouse-Blagnac, devant lequel il effectue un passage éclair pour pousser son coup de gueule.
La figure emblématique de DLF évoque une situation «grave», d’autant plus «que c’est une infrastructure sacrée aux yeux des Toulousains et des Français» qui revêt un intérêt national stratégique. «Je n’ai pas envie que des salariés français soient licenciés parce que des concurrents étrangers construisent le même aéroport. Ce n’est pas un hasard si les Chinois s’en emparent. On fait entrer le loup dans la bergerie ! Quelle naïveté ! C’est de l’abandon, de la haute trahison ! Il n’y a pas une entreprise ou un pays dans le monde qui agisse de la sorte, et tout le monde est contre», fustige-t-il en dénonçant la politique socialiste et les décisions du ministre de l’Economie Emmanuel Macron. Sur la question de l’ouverture de l’Etat aux capitaux étrangers, concernant l’aéroport, le président de DLF rétorque aussitôt : «Cet argent ne créée pas d’emploi mais permet de racheter une infrastructure que vous avez déjà payé. Il ne rapporte rien du tout !» Damien Lempereur de rajouter : «Macron a trahi les citoyens de la région. Au niveau de la Constitution, on ne doit pas travailler contre les intérêts de son pays, et pourtant, on l’a fait pour ce qui est de l’aéroport».
«Objectif : dépasser Dominique Reynié»
Plus tard dans la matinée, Damien Lempereur, Nicolas Dupont-Aignan et l’adjoint au maire Olivier Arsac évoquent la candidature de la jeune tête de liste et la vision politique de DLF, davantage implanté dans les terres françaises gaullistes du nord et de l’est. D’après le président du parti, la réforme territoriale «va créer des monstres et il faut la réussir et envoyer des candidats qui défendent les territoires, pour éviter les seigneurs et les féodalités qui vont renforcer la rupture avec les Français». « Fraîcheur», «renouvellement» et «honnêteté», tels sont les traits du parti et l’axe politique majeur que dépeignent le président et l’adjoint au maire Olivier Arsac. L’équilibre territorial constitue l’autre axe primordial pour les régionales. «Nous souhaitons défendre les territoires, dont les sous-préfectures et les villes moyennes, qui sont en train de crever tandis que les métropoles s’engorgent», explique Nicolas Dupont-Aignan. «On est en train de reproduire Paris et le désert français. L’idée de l’hyper-concentration dans les métropoles est très néfaste : Toulouse veut rester une ville où il fait bon vivre. Il n’y aura pas de développement économique sans développement équilibré.» D’un point de vue économique, les ambitions de Damien Lempereur sont donc nombreuses : «mettre fin au déséquilibre, faire du nettoyage en réduisant les gaspillages, favoriser la production locale encore trop faible par rapport aux autres régions et amener à gérer des fonds européens, outil vraiment utile pour développer des choses intéressantes autour du local, de l’alimentation et du terroir.» D’un point de vue socio-professionnel, DLF mesure l’ampleur du lourd fardeau que représente le chômage, soulignant «une situation explosive dans l’Hérault ou le Gard».
Enfin, en matière de politique, les représentants de DLF s’estiment heureux d’avoir dépassé le Parti de Gauche sur certains secteurs et qualifient de «mauvais» le bilan des socialistes. Quant à la droite des «Républicains», ils souhaitent en faire leur affaire aux prochaines régionales. «On ne veut pas voir revenir Dominique Reynié», précise Nicolas Dupont-Aignan. «Quand on voit qu’il représente son parti alors qu’il est à l’inverse de ce que pensent et veulent les électeurs de l’UMP…», dénonce-t-il. Malgré une concurrence rude aux régionales avec Carole Delga à gauche ou la tête de liste des Républicains à droite, le patron du parti ironise et voit en Damien Lempereur le candidat idéal pour faire face. L’objectif est très clair : «Nous voulons dépasser Dominique Reynié et c’est largement possible. Nous pourrions même avoir des surprises», affirme-t-il sereinement. Les paris sont lancés.
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