Vous partez en vacances et le trajet s’annonce long ? Pensez à vous arrêter dans les villages-étapes qui jalonnent votre itinéraire. Vous y trouverez de quoi faire une vraie pause, dans un endroit agréable. En Occitanie, 11 communes sont ainsi labellisées, comme celle de Brens, dans le Tarn, sur l’A68.
Dans le Tarn, certaines cités sont de véritables témoins de l’Histoire. C’est le cas de la petite ville de Brens, située sur l’A68, qui accueille plusieurs sites notables. Au cœur de la ville, on observe ainsi une vieille tour, faisant aussi office de porte. S’élevant au centre de ce Village-Étape, ce monument aurait été construit entre le IXe et le Xe siècle, à la demande des Comtes de Toulouse. Quelques maisons médiévales, le Pont de la Tuile et des pigeonniers en briques permettent de s’imprégner de ce passé. Cependant, le lieu qui a marqué tragiquement la mémoire locale est le camp de concentration, présent dans la commune durant la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui peuplé par environ 2500 personnes, la commune a tout d’abord accueilli un camp de réfugiés d’une vingtaine de baraques en 1939. Malheureusement, après avoir vu passer entre ses murs autour de 2 000 personnes qui fuyaient la guerre, il devient un camp pour les juifs étrangers, dès octobre 1940, puis un camp de concentration réservé aux femmes, de l’hiver 1942 à la fin du printemps 1944.
Des militantes communistes, des résistantes et bien d’autres femmes y étaient emprisonnées pour des raisons arbitraires, injustes et discriminatoires. Le camp de Brens a été habité en grande partie par des prisonnières étrangères et plusieurs d’entre elles ont été déportées vers Auschwitz. Ensuite, ce site macabre a été utilisé pour enfermer ceux qui avaient collaboré, en attente de leurs jugements.
Depuis 1969, une stèle rend hommage aux « Résistantes françaises » et « antifascistes, d’autres pays, réfugiées » qui ont peuplé le lieu. Pour compléter cette triste histoire, indissociable de Brens, le monument rappelle que la « déportation de réfugiées étrangères Juives a été organisée en zone libre sous la seule responsabilité du gouvernement de Vichy ». Ainsi, un détour dans ce village-étape permet de faire vivre la mémoire de ces femmes emprisonnées et persécutées lors des heures les plus sombres de notre Histoire.
Erwan Harzic
Passionné de sport, curieux de tout. Journaliste pour @LeRugbynistere / Éditorialiste @LeJournalDuReal Formé à @ISJToulouse et passé par @JVCom et @lequipe
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