Depuis le 1er octobre dernier, il est interdit de consommer de l’alcool dans le centre-ville de Carmaux suite à la publication d’un arrêté municipal. Pour l’opposition, il s’agit-là d’une démarche inutile, « qui nous fait passer pour des alcooliques ».
Jean-Louis Bousquet, le maire de Carmaux, dans le Tarn, vient de prendre une décision, au premier abord anodine, en signant un arrêté municipal interdisant de boire de l’alcool dans plusieurs lieux publics de sa ville. En effet, depuis le 1er octobre dernier, « la consommation d’alcool est interdite sur la voie publique et sur les espaces ouverts à la circulation publique de 10h à 22h », et ce jusqu’au 31 décembre prochain. Sont concernés par la mesure :
Un arrêté qui fait suite à plusieurs plaintes d’administrés dénonçant « le bruit et les désordres publics provoqués par des individus s’alcoolisant sur la voie publique ».
Mais l’opposition fait savoir son incompréhension sur les réseaux sociaux : « L’ivresse sur la voie publique est déjà sanctionnée par la loi, a-t-on besoin d’y ajouter cette décision qui ne donnera aucun moyen supplémentaire ? » s’interrogent les élus du groupe Unis pour Carmaux. Pour Jean-Louis Bousquet, il s’agissait simplement de rassurer quelques Carmausins face à une quinzaine d’individus fauteurs de troubles. Car, si l’État condamne effectivement l’ivresse sur la voie publique, elle n’interdit pas la consommation d’alcool. L’idée était donc d’éviter que la première soit manifeste, en intervenant sur la seconde en amont. « L’objectif, c’est que la police saisisse les boissons alcoolisées ou éventuellement les renverse pour faire en sorte que les gens ne s’alcoolisent pas », précise-t-il à France Bleu.
De leur côté, les élus d’opposition regrettent un coup de projecteur mal sain sur la ville et ses habitants : « Comment nous faire passer publiquement pour des alcooliques… quelle image ! Le maire de Carmaux, qui dit vouloir redorer notre blason, ne s’y prendrait pas mieux pour nous stigmatiser encore plus. »
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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