Alors que le chantier de l’autoroute A69 est à l’arrêt depuis la décision du tribunal administratif de Toulouse du 27 février, des élus favorables au projet organisent leur riposte. Une proposition de loi portée par les sénateurs du Tarn, Philippe Folliot et Marie-Lise Housseau, a été adoptée en commission au Sénat. Objectif : relancer les travaux en reconnaissant l’autoroute comme un projet d’« intérêt public majeur ». Prochaine étape : la proposition de loi sera examinée ce jeudi 15 mai en séance publique.
Le projet controversé de l’autoroute A69, censé relier Castres à Toulouse, n’en finit plus d’alimenter tensions politiques et contentieux juridiques. Depuis que la justice administrative a ordonné la suspension des travaux en invoquant des atteintes environnementales, le jeudi 27 février dernier, les soutiens de l’infrastructure ne désarment pas. Dernier épisode en date : la commission du développement durable du Sénat a validé, le 7 mai, un rapport appuyant une proposition de loi destinée à déclarer le projet d’« intérêt public majeur impératif ».
Une stratégie parlementaire emmenée par les sénateurs du Tarn, Philippe Folliot et Marie-Lise Housseau, qui veulent remettre en marche un chantier qu’ils jugent « essentiel » pour leur territoire. Mais cette initiative législative est vivement critiquée par les opposants, qui y voient un passage en force au mépris des règles démocratiques et juridiques.
Les sénateurs tarnais Philippe Folliot et Marie-Lise Housseau se posent en défenseurs d’une justice territoriale qu’ils estiment bafouée. « L’A69 n’est pas un simple tracé routier : c’est un trait d’union vital entre un territoire et son avenir. Refuser de reprendre les travaux, c’est choisir l’abandon, le gaspillage et l’oubli », alertent-ils sur la page Facebook de Philippe Foliot.
La proposition de loi qu’ils soutiennent, qui doit être examinée en séance publique le 15 mai, entend faire reconnaître le caractère impératif du projet pour « le désenclavement du Sud du Tarn », la « relance économique locale » et la « sécurité des usagers ». Ils rappellent que le bassin de Castres-Mazamet, peuplé de 132 000 habitants, reste privé d’accès autoroutier, de TGV et d’aéroport international, avec un taux de chômage supérieur à la moyenne régionale.
Face à eux, les critiques fusent. Le collectif La Voie est Libre, qui lutte contre le projet depuis plusieurs années maintenant, dénonce une tentative de « séduire le groupe Pierre Fabre » et un mépris affiché pour la séparation des pouvoirs. Il estime que cette loi n’a « aucune chance d’être appliquée », étant selon lui « contraire à la Convention Européenne des droits de l’Homme » et probablement inconstitutionnelle. « Si Jean Terlier, Philippe Folliot et les opposants à l’État de droit veulent aller au bout de leur délire législatif, ils peuvent aussi proposer de changer la Constitution et de sortir de l’Union Européenne », ironise le collectif, en soulignant le risque de dérive autoritaire.
À quelques jours du débat parlementaire, les tensions s’exacerbent à nouveau entre élus locaux et les opposants au chantier de l’A69. Chacun campe sur ses positions.
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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