Une étude menée par le laboratoire CRIIRAD, en collaboration avec les associations Sortir du nucléaire, Stop Golfech et les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, montre une pollution radioactive importante des eaux de la Garonne en aval de la centrale nucléaire de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne.
La Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) vient de publier les résultats d’une étude menée en collaboration avec les associations Stop Golfech, les Amis de la Terre Midi-Pyrénées et le réseau Sortir du nucléaire concernant l’impact des rejets de la centrale nucléaire de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, sur les eaux de la Garonne, située à proximité. Au début et à la fin de l’été dernier, les bénévoles des associations ont effectué des prélèvements en amont et en aval de la centrale, puis envoyé les échantillons au CRIIRAD, afin d’évaluer la présence de tritium, une substance radioactive et de carbone 14, nocif pour l’environnement. Consommés, ces deux composants provoquent sur le long terme une irradiation interne chez les êtres vivants, qui augmente le risque de cancer.
Les résultats de cette étude sont sans appel : pour les prélèvements réalisés en juin 2022, la présence du tritium en aval est « deux fois supérieure » à la quantité prélevée en amont de la station. Elle est quatre fois supérieure sur les prélèvements réalisés en aval en août. Pour ce qui est du carbone 14, il est également plus présent en aval qu’en amont. Et sa quantité augmente encore de 40% en août. Attention toutefois, les associations n’ont pas réalisé de prélèvements en amont de la station au mois d’août, ce qui ne permet pas de savoir si en amont, aussi, les quantités de ces deux substances étaient déjà supérieures.
Selon le CRIIRAD, ceci confirme tout de même une « contamination chronique et persistante du milieu naturel en aval de Golfech ». Dans le cas de cette centrale nucléaire, « l’impact est d’autant plus préoccupant que les eaux potables de dizaines de communes, dont celle d’Agent, sont puisées directement dans la Garonne en aval des rejets de la centrale », poursuit le laboratoire.
Le CRIIRAD avait mené une première série d’études en 2009 sur les végétaux aquatiques prélevés dans la Garonne, ici aussi en amont et en aval de la centrale nucléaire de Golfech. Aucune trace de tritium n’avait été détectée en amont. Mais en aval, à hauteur de la commune de Lamagistère, à 870 mètres en contrebas, les analyses ont révélé sa présence. Quant au carbone 14, il y en avait deux fois plus en aval qu’en amont. Dix en plus tard, en 2019, le laboratoire a souhaité confirmer ces résultats en réalisant des prélèvements identiques. Les analyses ont montré que la présence de tritium était quatre fois supérieure en aval qu’en amont et la quantité de carbone 14 plus de trois fois supérieure en aval qu’en amont.
Alix Drouillat
Après avoir étudié le journalisme trois ans à Toulouse, Alix fait désormais partie de l’équipe du Journal Toulousain en parallèle de son cursus à l’ESJ Pro de Montpellier.
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Commentaires
Roger Guerand le 15/02/2025 à 07:51
Pourquoi les associations ne portent pas plainte en justice pour mise en danger de la vie d’autrui, si les preuves sont incontestables?