Le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, interdit une conférence sur l’islamophobie prévue ce vendredi 13 juin. Organisée par les Étudiants musulmans de France et la France Insoumise, la réunion est jugée non déclarée et à risque par la Municipalité. La présence de figures controversées et le contexte sécuritaire tendu motivent cette décision.
La municipalité de Perpignan, dirigée par Louis Aliot, a pris la décision ferme d’interdire une conférence sur l’islamophobie, organisée par les Étudiants musulmans de France et la France Insoumise, qui devait se tenir ce vendredi 13 juin, place des Esplanades. L’arrêté municipal a été pris en réponse à plusieurs éléments jugés préoccupants par le maire Rassemblement National de la ville.
Selon le maire Louis Aliot, « cette conférence n’a pas fait l’objet d’une déclaration auprès de la préfecture des Pyrénées-Orientales ». Cette absence de formalité administrative constitue l’un des motifs principaux de l’interdiction a précisé l’édile, soulignant que la préfecture avait été alertée deux jours plus tôt de la tenue de l’événement.
La conférence devait notamment être animée par Hugo Mazouz des Jeunes Insoumis 66 et Raphaël Arnault, député de La France Insoumise. Ce dernier est décrit par Louis Aliot comme « triplement fiché S » et « sujet à controverses », notamment en raison d’antécédents de « violences en réunion ». La participation de cette figure politique, perçue comme potentiellement clivante, est citée parmi les facteurs de risques de troubles à l’ordre public.
La municipalité reproche également le manque d’informations sur l’identité complète des organisateurs, l’un d’eux étant uniquement désigné par le pseudonyme “Cherine”. Cette absence de transparence a accentué les doutes de la Mairie sur la capacité à garantir un déroulement serein de la manifestation. Selon l’un des mouvements organisateurs, les Étudiants musulmans de France (EMF), dans lequel “Cherine” est bénévole, il ne s’agit que d’une mesure de protection envers la jeune femme : « Elle a subi un harcèlement islamophobe depuis l’annonce de notre conférence à Perpignan. Elle a choisi de ne pas montrer son visage pour se protéger des attaques racistes. La réaction de M. Aliot lui a donné raison ! »
Autre point soulevé par la mairie : le flou autour du nombre de participants attendus. Cette incertitude rendrait difficile la mobilisation des forces de sécurité nécessaires, d’autant que le lieu pressenti pour la conférence se situe entre deux Zones de Sécurité Prioritaires (ZSP), à La Réal et Saint-Jacques, des secteurs considérés comme sensibles.
Dans un contexte de tensions géopolitiques accrues, la thématique même de la conférence est perçue comme un facteur aggravant. « Le risque de débordements et troubles avérés […] rend impossible la tenue de cette manifestation », a déclaré Louis Aliot. Le maire, qui a été informé par la préfecture que cette dernière n’avait pas les moyens d’interdire cette manifestation, conclut en dénonçant une instrumentalisation politique : « Je déplore le fait que certains responsables politiques manipulent cyniquement des sujets sensibles à des fins purement politiciennes et électoralistes ».
« Dans une ville gangrenée par la haine du RN. Il est plus que jamais essentiel d’éduquer sur les différentes formes de racisme. Ni Retailleau, ni Aliot ne gagnerons cette bataille. On ne cédera pas à leur haine. On fera valoir nos droits », lui répond Hugo Mazouz.
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