L’Occitanie regorge de sites méconnus qui témoignent pourtant de la richesse patrimoniale locale. Le Journal Toulousain vous emmène à la découverte d’endroits caractéristiques de la région. Aujourd’hui, rendez-vous dans les Pyrénées-Orientales pour une visite insolite des mines de la Pinosa, dans le massif du Canigou.
Sur la commune de Valmanya, dans les Pyrénées-Orientales, ce site historique attire l’œil sur un flanc de montagne du massif du Canigou, à 1 350 mètres d’altitude. Récemment rénovés, les bâtiments des anciennes mines de la Pinosa ont été le théâtre de récits, détaillés via des panneaux éducatifs présents sur place, qui pourraient surprendre plus d’un visiteur. Les bâtiments de la colonie ont été construits au tout début du XXe siècle par les frères Valentin, des riches industriels alsaciens. Venus de l’autre bout de la France, ils construisent un village pour accueillir les mineurs prêts à descendre chercher du fer. Sur place, on retrouvait des logements, mais aussi une boulangerie et une cantine.
Si les vestiges des mines de la Pinosa pouvaient parler, ils auraient de nombreuses histoires à raconter. Il y a plus d’un siècle, d’importantes chutes de neige ont recouvert le Canigou d’un épais manteau blanc. Le 10 février 1917, cette météo provoquait un drame, puisqu’une avalanche touchait la colonie. Elle détruisait l’un des bâtiments, une solide maison en pierres de trois étages, et une douzaine de personnes perdaient la vie, écrasés par les débris et une dizaine de mètres de neige. De plus, une deuxième catastrophe du genre est arrivé à proximité dès le lendemain. En 1931, le complexe minier ferme ses portes. Laissé à l’abandon, il avait subi de plein fouet la « Grande Dépression », une crise économique mondiale.
Ainsi, les bâtiments étaient inoccupés. Après une décennie d’oubli, ils abritaient les aventures héroïques et tragiques de l’histoire de France. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la Résistance qui s’était établie dans le pays catalan avait utilisé les bâtiments de la Pinosa et ses dédales comme refuges. À l’été 1944, les Nazis les traquaient et décidaient de bruler le village de Valmanya, en représailles. Les Allemands ont ensuite pris d’assaut le complexe minier. Plusieurs résistants y ont été arrêtés et torturés, dont le capitaine Julien Panchot. Le 2 août 1944, il est abattu contre le mur de la cantine, moins de trois semaines avant que les Alliés ne libèrent la région.
Informations pratiques :
Complexe minier de la Pinosa, Valmanya (Pyrénées-Orientales) ;
Site accessible en randonnée ;
Plus d’informations disponibles en cliquant ici.
Erwan Harzic
Passionné de sport, curieux de tout. Journaliste pour @LeRugbynistere / Éditorialiste @LeJournalDuReal Formé à @ISJToulouse et passé par @JVCom et @lequipe
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