Le projet de réutilisation des eaux usées traitées entre en phase opérationnelle à Argelès-sur-Mer. Porté par la CC Albères – Côte Vermeille – Illibéris, il vise à irriguer 600 hectares agricoles d’ici 2026. Une étape clé pour un projet pionnier en faveur de la gestion durable de l’eau.
La Communauté de communes Albères – Côte Vermeille – Illibéris (CC ACVI) vient de franchir une nouvelle étape décisive dans le cadre de son ambitieux projet de Réutilisation des Eaux Usées Traitées (REUT), soutenu par le ministère de la Transition écologique au travers de son plan de résilience de l’eau afin de lutter contre la sécheresse dans les Pyrénées-Orientales. Les entreprises partenaires du programme se sont récemment réunies au siège de la collectivité pour marquer le lancement officiel de la phase opérationnelle. Objectif : une mise en service du dispositif au printemps 2026.
Ce projet REUT, premier lauréat national du plan hydraulique mis en place par l’État, vise à traiter 1,3 million de mètres cubes d’eaux usées issues de la station d’épuration d’Argelès-sur-Mer. Grâce à un traitement complémentaire, cette eau de catégorie B pourra être utilisée pour l’irrigation en goutte à goutte, notamment en arboriculture et viticulture, sur plus de 600 hectares de terres agricoles réparties entre Argelès-sur-Mer et Montesquieu-des-Albères.
« Il s’agit là d’un investissement majeur pour notre collectivité à la hauteur des enjeux que recouvre ce projet : la préservation de la ressource en eau et la sauvegarde de notre agriculture », a déclaré Antoine Parra, président de la CC ACVI. Il s’agit d’un acte politique fort, assumé pleinement par la collectivité, qui s’engage à compenser partiellement le coût de production de l’eau, fixé à 0,20 € le m³.
L’eau ainsi retraitée alimentera un nouveau réseau de canalisations et des bornes d’irrigation connectées, mises à disposition de sept exploitants et du réseau de l’ASA du Canal des Albères. Ces installations permettront un prélèvement maîtrisé, même en période de sécheresse.
Christine Portero-Espert, directrice du plan Résilience Eau des Pyrénées-Orientales, a salué les efforts déjà réalisés : « Le projet avance bien, il avance vite, et je tiens à réaffirmer ici la mobilisation des services de l’État pour maintenir ce niveau d’exigence et de réactivité. La REUT à Argelès-sur-Mer aura valeur d’exemple sur le plan national ».
Un comité de pilotage (COPIL) et un organe de concertation entre la collectivité et les agriculteurs ont été mis en place pour accompagner le projet jusqu’à sa mise en service. Estimé à 13 millions d’euros, le chantier bénéficie déjà d’un soutien financier via le fonds hydraulique à hauteur de 2 millions d’euros.
Le démarrage des travaux est prévu fin juin prochain pour les réseaux et fin juillet pour l’usine de traitement.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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