L’Occitanie regorge de sites méconnus qui témoignent pourtant de la richesse patrimoniale locale. Le Journal Toulousain vous emmène à la découverte d’endroits caractéristiques de la région. Aujourd’hui, rendez-vous dans les Pyrénées-Orientales pour une visite insolite d’une enclave espagnole.
Perchée à plus de 1 200 mètres d’altitude, la ville de Llívia se trouve à l’intérieur du département des Pyrénées-Orientales. Et pourtant, ce territoire n’appartient pas à la République française, mais bel et bien à l’Etat espagnol. Cette commune fait même partie de la province de Gérone et de la Comarque de Basse-Cerdagne. Ces 13 km2 espagnols sont donc enclavés dans le territoire français. C’est un phénomène assez rare.
Il faut remonter au XVIIe siècle et plus précisément en 1659, date du Traité des Pyrénées, pour comprendre l’histoire de ce territoire. À ce moment-là, les royaumes de France et d’Espagne sont en conflit depuis plus de vingt ans et pour y mettre fin des négociations pour faire la paix sont organisées.
Avec ce traité, signé le 7 novembre, le Royaume de Louis XIV récupère de nombreux territoires et les Pyrénées font office de frontière naturelle entre les deux royaumes… à une exception près, Llívia. Car lors de la signature de ce traité, la France a demandé 33 villages de Cerdagne et du Capcir. Or, Llívia a été déclarée comme étant une ville par Charles Quint, roi d’Espagne, un siècle plus tôt. C’est donc ainsi que l’Espagne a gardé ce territoire en terres françaises.
Les quelque 1500 habitants de cette commune ne se sentent pas forcément espagnol ni français, mais tout simplement catalans. Le drapeau catalan flotte d’ailleurs sur les sentinelles de l’ancien château médiéval. Aujourd’hui, Llívia est également une ville touristique. Les visiteurs sont nombreux chaque année à visiter cette enclave avec notamment son musée municipal, qui dispose d’une exposition permanente qui raconte l’histoire de la commune et celle de la Pharmacie Esteva.
Cette dernière est unique en son genre. Elle date du XVIe siècle et tout son mobilier ainsi que ses instruments ont été conservés. De nombreux visiteurs viennent chaque année admirer les trésors qu’elle contient. Cette enclave espagnole dans les Pyrénées-Orientales dispose également du seul forum romain retrouvé dans les Pyrénées. Il se trouve à côté du musée municipal et de l’église Notre-Dame des Anges.
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