Dans les Pyrénées-Orientales, la teneur en eau des plantes est surveillée chaque semaine pour anticiper les risques d’incendies. Grâce à un protocole scientifique rigoureux, la végétation devient un indicateur clé pour évaluer la sécheresse et orienter les dispositifs de prévention des feux de forêt.
Dans les Pyrénées-Orientales, la végétation joue un rôle central dans la prévention des feux de forêt. Loin d’être de simples victimes des incendies, les plantes deviennent des indicateurs précieux pour évaluer, anticiper et limiter les risques. Grâce à l’analyse de leur teneur en eau, les services de l’État peuvent adapter les dispositifs de surveillance et d’alerte tout au long de l’été.
Chaque semaine durant la saison estivale, les agents de l’Office national des forêts (ONF) effectuent des prélèvements sur environ 50 sites dans la zone Sud. Ils y recueillent des feuilles de deux espèces végétales représentatives de l’écosystème local. Ces échantillons sont pesés frais, puis séchés à 60°C pendant 24 heures. Le poids avant et après séchage permet de déterminer leur teneur en eau : un indicateur direct du niveau de sécheresse de la végétation.
Ce protocole scientifique rigoureux, appliqué depuis 1996 et développé par l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), permet de détecter l’assèchement progressif des plantes. Une végétation sèche signifie un combustible naturel plus propice à l’embrasement.
Ces données, une fois consolidées par l’agence Défense des Forêts Contre l’Incendie (DFCI) de l’ONF, viennent alimenter un bulletin hebdomadaire. Celui-ci est transmis au Service départemental d’incendie et de secours (SDIS 66). Elles complètent les observations météorologiques de Météo France, pour affiner les cartes de risques et renforcer la vigilance sur les zones sensibles.
Ce dispositif, financé par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, s’inscrit dans le cadre du Conservatoire de la Forêt Méditerranéenne. Il a été étendu depuis 2023 aux zones de défense Sud-Ouest, puis Ouest en 2024.
La préfecture des Pyrénées-Orientales rappelle à ce titre que « la prévention des incendies de forêt est essentielle pour protéger nos paysages et garantir la sécurité des habitants et des visiteurs face aux risques d’incendie.. » En fournissant des informations cruciales sur leur état d’hydratation, les plantes deviennent ainsi un véritable outil de prévision au service de la lutte contre les incendies.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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