Les partis politiques constituant la majorité régionale en Occitanie ont répondu présents à l’appel de Carole Delga. Ils organisent ce dimanche 25 septembre Les Rencontres de la Gauche à Bram, dans l’Aude. L’objectif ? Engager la reconstruction d’un mouvement unitaire en vue d’une reconquête du pouvoir à l’échelle nationale.
L’ambition politique n’est pas cachée. Sous l’impulsion de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, les partis de gauche composant sa majorité régionale souhaitent se placer en fers de lance de la reconstruction de la Gauche. Et ce, pour être prêts lorsqu’arrivera l’élection présidentielle. Autrement dit : « Nous voulons la renaissance d’une gauche qui puisse être victorieuse au niveau national », explicite Christian Assaf, président du groupe Socialistes et Citoyens d’Occitanie. Pour cela, ils organisent ce dimanche 25 septembre à Bram, dans l’Aude, “Les Rencontres de la Gauche”. Un événement qui devra permettre de « débattre de ce que doit être la Gauche aujourd’hui et demain, et d’en sortir des propositions concrètes ». À ce jour, 1 500 personnes s’y sont inscrites.
Derrière la socialiste Carole Delga, se rangent donc le Parti socialiste bien sûr, mais aussi les écologistes, Place publique, les communistes, les radicaux de gauche, et la Fédération de la gauche républicaine. Ensemble, ils prévoient de travailler à dépasser les différences de chaque formation politique pour lancer une réflexion de fond et commencer à bâtir le rassemblement qui permettra à la gauche de reconquérir le pouvoir à l’échelle nationale.
Christian Assaf fait notamment valoir la réussite du Parti Socialiste dans la construction d’une majorité de gauche au Conseil régional d’Occitanie, pour justifier la légitimité de Carole Delga à mener la marche vers l’union de la gauche : « Depuis six ans, nous incarnons ce rassemblement au mode de gouvernance collégial. Une gauche plurielle, composée de plusieurs sensibilités, et qui parvient à travailler ensemble. » Un constat également reconnu par Pierre Lacaze, président du groupe Communiste, Républicain et Citoyen à la Région. « Nous parvenons à proposer, au niveau régional, des actions concrètes visant à contrer les logiques macronistes et de droite. Et nous pourrions les étendre au niveau national. C’est un signal que nous envoyons. La reconquête du pouvoir peut partir d’Occitanie », lance-t-il.
Pour exemple, « notre majorité régionale a lancé une convention citoyenne, un pacte vert où l’écologie, pour la première fois en France, est une politique transversale et non une préoccupation parmi d’autres », note Benjamin Assié, président du groupe Occitanie – Pays Catalan Écologie. Également, la création de l’Agence régionale des investissements stratégiques qui permet à la puissance publique de rentrer au capital d’une entreprise pour la soutenir », rajoute Thierry Cotelle, conseiller régional de la Fédération de la gauche républicaine.
Par ces actions concrètes, la majorité régionale espère convaincre les partis de gauche qu’ils peuvent, malgré quelques divergences, construire un projet commun. Projet qui, ils l’espèrent, sera concret et répondra aux attentes des électeurs de gauche. Car, « nous voulons que la gauche revienne au pouvoir, mais pas pour faire de la figuration et repartir sur un échec, comme cela a été le cas depuis 1981 », affirme Thierry Cotelle.
« Pendant trop longtemps, les partis politiques n’ont pas assez travaillé sur le terrain, n’ont pas assez discuté avec les citoyens, ne les ont pas assez écoutés… Et j’en prends ma part », reconnaît Vincent Garel, président du groupe Radicaux de Gauche et Citoyens à la Région. Ceci pouvant expliquer un désintérêt majeur pour le processus démocratique, et le taux d’abstention record lors des dernières élections législatives. « L’abstention est un acte politique qui manifeste le renoncement. Nous avons été dans le déni de ces signaux », confesse Olivier Romero-Gayo, conseiller régional de Place Publique.
Conscients des travers de leur formation, ils espèrent repartir sur une bonne base : celle des citoyens-électeurs. « Nous allons reprendre les fondamentaux, nous remémorer que la politique, c’est l’art de servir les gens. Nous devons pour cela réinventer le commun et mettre à la marge les singularités et l’individualisme », promet le représentant de Place Publique. Un engagement qui commence dimanche, lors des “Rencontres de la Gauche”. « Nous y mettrons en place une nouvelle méthode par laquelle nous écouterons les préoccupations, les critiques et les propositions des citoyens et des militants. Ensuite, nous travaillerons ensemble pour proposer des réponses concrètes, élaborées dans le consensus. » Des réponses qui seront retranscrites en actes, eux-mêmes transmis à tous les partis de gauche, puis publiés.
Tous ? Pas sûr que La France insoumise reçoive un quelconque manifeste. Car, comme le rappelle Christian Assaf, « toute cette démarche est à l’initiative de la majorité régionale, soutien de Carole Delga, et les Insoumis n’en font pas partie ». « C’était leur choix ! Ils n’ont pas voulu travailler avec nous lors des dernières élections régionales… », rajoute le communiste Pierre Lacaze. Cependant, les organisateurs des “Rencontres de la gauche” tiennent à préciser que des invitations ont été lancées à destination de certains élus LFI. Ceux qui ont répondu ont pour l’instant décliné.
Il faut dire que les relations entre les Insoumis et la majorité régionale ne sont pas forcément au beau fixe. En effet, Carole Delga, contre la volonté des cadres de son parti, a mené la dissidence socialiste lors des dernières élections législatives en se positionnant clairement contre l’alliance de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) proposée par Jean-Luc Mélenchon. Une position qui lui permet aujourd’hui de proposer un rassemblement différent à gauche, et d’en prendre la tête. Espérant réussir là où la Nupes a échoué.
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